Plume de diamant Inscrit le: 7/2/2010 De: Envois: 10623 |
Lettre à Théo Il est venu voir la lumière , le ciel bleu , bleu, un ciel plus clair La lettre tremble entre mes doigts , le papier ancien est jaune , j'ai peur de froisser encore un peu plus ces lignes à l'encre presque effacée... Un moment d'hésitation , je retourne la lettre fragile Il parle de la petite maison jaune , les volets sont verts , il a joint un croquis J'imagine très bien sans dessin , il parle de printemps , de fleurs , de parfums , de ses premières découvertes sur la région J'ai du retard Théo dit il , je dois travailler, je ne pourrais plus t'écrire si longuement Les herbes sont verts, les fleurs poussent partout , son petit bout de jardin à l'abandon depuis des années semble le passionner Quand , tu viendras tu m'apporteras des couleurs , j'ai peur d'en manquer Théo ? tu sais ce que j'aime , les vifs et les pastels , du Prusse , du cobalt , du vermillon , pour l'outremer je me débrouillerais Je mélangerais les bleus et le blanc , je sais que tu n'est pas bien riche non plus . Le première feuille glisse de mes doigts , je reste songeuse essayant de deviner qui a écrit cette lettre ? Un peintre sur et qui était Théo pour lui? La deuxième feuille n'est pas datée de la même époque , ce n'est pas la suite de la première L'été arrive , il est là Théo , glorieux et chaud, je travaille en plein jour , en plein soleil , en plein midi Théo ,je suis heureux , du jaune , du rouge, je peins les cailloux , les meules de foin , les chamboulements de Zeus je ne me lasse pas des paysages , des sentes , je pars tout les jours et parfois ne revient qu'à la fin du jour Théo ne tarde plus , l'hiver seul ici , je n'arrive pas à prévoir Les maisons sont abandonnées depuis longtemps , il n'y a pas de prêtres dans l'église Les mendiants y mangent et y dorment , j'irais peindre dehors , l'hiver ne saura me décourager Théo vient , nous irons avant que le froid règne voir s'enflammer les crêtes qui me sont devenus chères... Je reste un peu sur ma faim et me demande toujours qui est celui qui attend Théo
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