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Le jour trop étouffant épais comme la craie,
Fait tomber de là-haut tel un bloc de béton
Une masse informe , un chaudron d'horizon
Une épaisse moiteur de brouillard enfumé.
Mais entre chien et loup revivent les coteaux.
La forêt endormie au versant de l'ubac,
Voit un frisson marin secouer le grand lac,
Alors que le soleil éteint tous ses flambeaux.
La nuit vient de plier sa fraîcheur étoilée.
Le sol est recouvert d'eau glacée matinale.
Chaque fleur purifiée d'un fin glacis lustral
Par des rais douloureux se verra asséchée...
Dès que l'aube apparaît, dans les petits jardins
Piquetés de rosée, tout renaît à la vie.
Éclaboussées d'aurore, les pétales ravies
S'offrent tous les parfums humides d'inconnus.
Mais voici que l'azur s'est terni de nuages.
Sur les flots bleus s'élève un ventre redondant,
L' Adour sait retenir le globe triomphant
D'un soleil écarlate avant son grand voyage.
Piquée d'or et carmin, plantée de banderilles,
L'eau danse, se déplie, tourne en véroniques
L'Adour ainsi parée glisse vers l'Atlantique
Bayonne à ses pieds, d'un œil la déshabille...
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Quand le poème a des beautés, quelques taches ne me choquent pas