C’est un voyageur, un certain ibn Taous qui a raconté cette historiette ou ce conte, au choix du lecteur de lui donner la dénomination qu’il veut
Moi j’ai choisi ‘’conte insolite’’
Il dit :
Qu’un jour pendant un de ses voyages, son cheval l’ayant jeté par terre et s’étant enfui emportant tout ce qu’il possédait, le laissant seul dans une contrée désertique, égaré il errait comme ça au hasard, allant devant lui comme un fou, tenaillé par la faim, et par la soif, ses vêtements pleins de poussière.
Voilà qu’il voit au loin une tente, il se dirigea dans sa direction, la faim tyrannisait son ventre et la soif torturait sa gorge, une femme se tenait près la tente, elle l’accueillit fort aimablement en lui souhaitant la bienvenue, et lui demandant ce qu’il désirait, il répondit qu’il était égaré et qu’il avait faim et soif, souriante elle lui apporta à manger et une outre d’eau; en bonne hôtesse qu’elle était.
‘’Je me suis rassasié, et j’ai étanché ma soif “a-t-il dit, voilà que le mari de la femme se pointa, il m’a trouvé en train de manger près de la tente et sa femme était loin de moi, il demanda à sa femme ‘’qui est-ce et que veut-il?’’.
Elle lui répondit:
‘’ C’est un voyageur égaré, il avait faim et il avait soif, je l’ai accueilli et j’ai fait mon devoir d’hôtesse, et lui de lui répondre ‘’pour moi il n’est pas le bienvenu’’.
Ayant entendu ces paroles, je me suis levé, je me suis dirigé vers eux, j’ai remercié la femme, j’ai fait un signe de ma tête pour saluer l’homme, et je repris mon chemin.
Le lendemain après avoir passé la nuit au pied d’un grand rocher, et ayant allumé un feu pour éloigner les animaux nocturnes, je me suis levé et j’ai repris mon chemin, je ne sais quelle distance j’ai traversé, je me retrouve tenaillé par la faim et par la soif, j’errais encore dans une contrée désertique.
Devant moi au loin, je vis une maisonnette en terre cuite au soleil, et son toit un semblant de feuilles jaunies et l’herbe sèche retenus par des mottes de terre, arrivé devant la maisonnette, je vis deux brebis paissant à côté de la petite maison, une femme se tenait sur le palier de la porte, arrivé à sa hauteur, elle me demanda ce que je désirais, je lui répondis que j’étais égaré et que j’avais faim et soif, elle me toisa et me dit d’un air méchant ‘’vous n’êtes pas le bienvenu chez nous’’ et elle tourna sur elle-même en me montrant son dos, je m’apprêtais à reprendre mon chemin, je pensais déjà à ma mort en route, voilà qu’un homme se pointa, il demanda à la femme ‘’qui est-ce ?’’, elle lui répondit c’est un voyageur égaré, et qui a faim et soif, et je lui ai dit ‘’ qu’il n’était pas le bienvenu’’, le mari de la femme vint vers moi, me salua et me souhaita la bienvenu, il me fit entrer dans la maisonnette, me fit signe de m’installer, il m’apporta à manger et une outre d’eau qu’il posa devant moi.
Un sourire se dessina sur mes lèvres, l’homme me demanda ce qui me faisait sourire, je lui raconte ce qui m’est arrivé la première fois avec la femme accueillante et son mari taciturne, et ce qui m’arrivait maintenant, un homme accueillant et une femme taciturne, il se mit à rire de bon cœur, et me dit:
‘’Tu sais, la femme qui t’a bien accueilli, c’est ma sœur et son mari c’est le frère de ma femme’’.
Je reste étourdi par sa réponse, et je me dis à moi-même; tout dépend de l’éducation, et je me demande si les comportements s’héritent’’
----------------
https://www.edilivre.com/peregrinations-29f53ef39f.html/
https://www.edilivre.com/le-spleen-de-la-logique-de-l-absurde-2c490d0b23.html/
Merci de m'avoir lue.