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     HĂ©lios, Elias
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Expéditeur Conversation
crisroche
Envoyé le :  2/6/2016 13:34
Plume de diamant
Inscrit le: 27/7/2008
De: RĂ©sistance
Envois: 13522
HĂ©lios, Elias

Sur l’île de Santorin, le site de l’ancienne Thira, véritable place fortifiée naturelle, demeure accrochée à la montagne du Mesa Vouno. On y accède d’abord par une route pavée très sinueuse, puis il faut emprunter une longue série d’escaliers qui pointent vers le ciel sous le courroux impétueux d’Éole : on ne sait ce qui l’excite, peut-être une façon bien à lui de manifester son plaisir de nous conduire près des dieux immortels. Les lieux arides baignent dans une solitude qui contraste avec le tumulte de notre époque ; on entend seulement le vent et les oiseaux, ce qui donne l’impression de se trouver dans une oasis située entre le bleu du ciel infini et celui de mer Égée, située à 400m plus bas. La pleine lumière solaire par ses rayons qui convergent en ce lieu nous rapproche des premiers jours et du mystère du monde. Une enveloppe spatiale devient pour un instant notre patrie mystique dont la présence animique collective et multiple souffle avec le vent.

En errant dans les rues aux pierres précieuses de cette cité antique, on découvre un paysage couvert de ruines ; je sais bien que je ne suis qu’un passant dans ce monde mais j’appartiens à cette famille primitive et céleste qui me donne ici quelques signes d’une existence toujours présente dans l’absence.

Le sentiment du lointain et d’une beauté complète dans l’harmonie générale m’ouvre des perspectives infinies ; ma perception de l’espace se confond alors avec celle du temps. Tout me semble se juxtaposer un instant dans une révélation magnétique ; j’avance sur les terrasses successives au milieu de ces ruines avec le souvenir de l’oubli de ma vie. Je contemple la montagne, « énorme dos de bête musclée » plonger dans la mer dont le bleu se fonce de plus en plus jusqu’au vertige de l’absolu.

Un instant de rêve, ou peut-être de perception métaphysique. Nous sommes solidaires dans le passé et peut-être dans l’avenir ; en passant devant le théâtre assez bien conservé, je me dis que notre terre est celui où se jouent nos destinées, celui de nos épreuves, de nos luttes tragiques. Quelques images hiératiques sous les rayons du soleil surgissent dans le chœur. Le masque et la cothurne jouent le fantôme d’un langage sacré. A l’horizon, une île entourée de flots lumineux. Des bateaux passent, des avions atterrissent, sur la piste de l’aéroport au bord de la mer. Tout circule et se compose d’âmes vivantes et invisibles.

J’aperçois un petit sentier qui par le flanc de la montagne conduit vers une chapelle encastrée dans la falaise dans une étroite complicité avec le divin ; il m’attire, je traverse une nécropole, descends des escaliers taillés dans le rocher et découvre la chapelle d’Elias dans l’éclatante blancheur de ses murs blancs de soleil. A l’intérieur contrastent la fraicheur et l’ombre ; la cire des bougies, indifférente se consume lentement devant de vieilles icones qui regardent passer le temps. Derrière cet édifice, une grotte complète le décor toujours gorgé de soleil. Soudain l’obscurité y est surprenante ; de l’eau, libérée de la falaise, goutte dans un bénitier naturel. Le flash de mon appareil photo, met en pleine lumière les couleurs des oxydes étendus comme du linge frais sur la paroi de cette architecture divine.

Il m’a semblé que quelque chose d’éternel avec les gouttes de lumière venait de s’installer dans le rythme profond de ma vie. Sans doute la beauté de ces lieux avait touché mon cœur, mais la confrontation avec le soleil me rappelait aussi un habit de lumière qui danse dans l’arène.

Pierre-Louis SESTIER


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