Oasis des artistes: Poésie en ligne, Concours de poèmes en ligne - 6528 membres !
S'inscrire
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 


Mot de passe perdu ?
Inscrivez-vous !
Petites annonces
Qui est en ligne
108 utilisateur(s) en ligne (dont 87 sur Poèmes en ligne)

Membre(s): 3
Invité(s): 105

CALIJO, isabelle24, terry, plus...
Choisissez
S5000768.JPG
HĂ©bergez vos images
zupimages
Droits d'auteur


Copyright



Index des forums de Oasis des artistes: Le plus beau site de poésie du web / Poésie, littérature, créations artistiques...
   Contes et nouvelles (seuls les textes personnels sont admis)
     L'appât du gain
Enregistrez-vous pour poster

Par conversation | Les + récents en premier Sujet précédent | Sujet suivant | Bas
Expéditeur Conversation
sudiste1
Envoyé le :  22/3/2016 20:18
Plume de platine
Inscrit le: 10/3/2011
De:
Envois: 5194
L'appât du gain

Ce jour-là, khalil se leva tôt. Il se rasa de près, se parfuma et mit son plus beau costume. Il renonça même à son petit-déjeuner et se précipita hors de son domicile.
Il quitta El Mourouj à bord de Z’morda, une R14, ancienne voiture - qu’il aurait pu, faute de moyen, l’abandonner il y a une éternité- en direction de Tunis où il avait un rendez-vous important, avec un jeune réalisateur qui voulait exploiter son talent d’opérateur, pour avoir une image irréprochable, pour son premier long métrage.
Pour arriver au siège de la société productrice du film ; Khalil doit passer par la Place Pasteur. Là, il fut abordé par deux belles jeunes filles, charmantes et élégantes. Elles lui proposèrent de répondre à un questionnaire, dans le cadre d’une enquête qui visait soi-disant à connaître de près les occupations des citoyens tunisiens.
Khalil tomba dans le panneau et dévoila ainsi sa situation sociale et financière. Les deux jeunes filles, ravies d’avoir trouvé la victime idéale, l’invitèrent le soir même à un buffet à l’hôtel Abou Nawas, pour discuter avec les autres participants à cette enquête.
L’après-midi, en rentrant à la maison, Khalil se montra particulièrement heureux. D’une part, son entretien avec le réalisateur était concluant ; donc de l’argent à l’horizon qui pourrait résoudre pas mal de problèmes ; et d’autre part, il croyait avoir emporté le Jack-put avec l’invitation offerte pour la soirée. Il oublia même de demander comment allait son fils qu’il avait laissé le matin souffrant.
Il s’approcha de sa femme et lui dit en sifflotant un air joyeux :
-C’est mon jour de chance. J’ai signé le contrat et nous allons fêter cet évenement à l’hôtel Abou Nawas
-Tu délires ou quoi ?
-Pas du tout. Prépare-toi, nous partirons dans une heure.
-Comment penses-tu payer les frais de cette soirée ?
-C’est gratuit.
-Mais je rĂŞve ou quoi ?
-Absolument pas, j’ai une invitation pour deux personnes.
-Comment l’as-tu obtenue ?
Et Khalil se mit à raconter ce qui lui était arrivé le matin. Sa femme l’écouta attentivement, puis elle lui dit :
-Désolée chéri, je ne peux pas t’accompagner à cet hôtel de luxe pour deux raisons. D’une part, mon fils a besoin de moi à ses côtés et d’autre part...
A ce moment-lĂ , khalil interrompit sa femme pour lui demander :
-Comment va le petit ? Ce m’est complètement sorti de l’esprit.
-Mais bien sûr quand on rencontre deux belles jeunes filles ; on ne pense plus à rien, se pressa de dire sa femme d’un ton moqueur.
Khalil courut voir son fils. Sa femme le rejoignit tout en continuant Ă  grogner. Alors, il lui dit :
-Arrête de déconner et dis-moi la deuxième raison qui t’empêche de profiter de cette soirée ; toi qui voulait tant changer d’air.
-Il faut être sot pour croire à une telle duperie. Comment peux-tu croire un seul instant qu’on t’offre gratuitement une soirée pour deux personnes, dans un hôtel aussi luxueux !?
Khalil tendit l’invitation à sa femme et lui dit :
-Tiens, vérifie par toi-même.
-Tu ne m’as pas comprise, comme d’habitude. Le problème n’est pas l’invitation en soi, mais ce qu’elle cache, ajouta-t-elle d’un air perplexe.
-Et toi, comme d’habitude, tu vois le mal partout. Répliqua Khalil d’air mécontent.
-Je suis simplement méfiante et de toutes les façons, il n’est pas question de sortir cette nuit. Tu as oublié apparemment que nôtre fils est malade, rétorqua-t-elle d’un ton intransigeant.
Une semaine plus tard, Khalil rencontra, par hasard, un ami de longue date, Nagi. Il l’invita à prendre le café. Le pauvre homme avait toutes les peines du monde. Il venait de signer des chèques antidatés qu’il devrait régler mensuellement et dont le montant était assez élevé, pour l’acquisition d’un appartement de plaisance à Hammamet où il pourrait tous les ans passer quinze jours de vacances en compagnie de sa famille, au bord de la mer.
Malheureusement, la société étrangère où il travaillait, a décidé de lever le camp, en payant une indemnisation modeste à ses employés. Nagi chercha alors à annuler le contrat qu’il avait signé pour l’achat de cet appartement. Il demanda qu’on lui rendît ses chèques antidatés ; mais sa demande fut repoussée. Le contrat qu’il avait signé à la hâte, lors d’une soirée organisée à l’hôtel Abou Nawas ne stipulait en aucun cas un remboursement quelconque ; mais au contraire le client était tenu à payer les échéances et à terme sinon il s’exposerait à des poursuites judiciaires. Ainsi, le pauvre était obligé de continuer à payer.
Après avoir discuté longtemps avec Nagi, Khalil réalisa que lui aussi aurait pu être une victime de cette arnaque si son fils n’étai pas souffrant ce jour-là...

Janvier-FĂ©vrier 2008

Par conversation | Les + récents en premier Sujet précédent | Sujet suivant |

Enregistrez-vous pour poster