Éléonore belle suédoise, au regard bleu d'un ailleurs, rêve fantaisies…
Seule ce soir, elle va et vient dans son living room, élégante à toute heure, en robe noire, moulante, simplement glissée sur sa peau cuivrée, mettant en valeur ses formes félines et coquines, les jeux de la sensualité, c'est son péché mignon. Elle se veut chasseresse comme au temps des rois.
Mais ce soir, pas encore d'invitation, elle tourne les pages d'un magasine, le pose, joue avec son miroir, soupire, fait la moue, comme un enfant gâté que la vie a comblée.
Soudain elle sursaute ! Un appel sur Skype, cette silhouette ! C'est son beau brun au torse caramel, elle le connait depuis peu, tombée sous le charme de sa virilité, à cause de ce beau tatouage, à peine découvert, piment de son intrigue ! Ça l'attire.
L'apercevoir sur l'écran allume son cœur, elle, aventureuse, coquine, la poitrine bien exhibée, aux douceurs d'un fruit bien mûr, c'est sûr elle lui offrira milles merveilles !
Aguicheuse, pour ne pas dire allumeuse, la jolie brune a confiance en elle, ce prince derrière l'écran l'hypnotise, elle ne peut pas le toucher, simplement le dévorer du regard, c'est sûr qu'il a les mains moites, et ses yeux ne brillent que pour elle.
Éclats de rire, échanges de mots doux, il faut savoir oser, au marché de l'amour ! S'extirper des commandes numériques, un peu de romantisme existe encore !
Un rendez-vous est convenu dans l'alcôve d'un vieux manoir, ces lieux habités de tant d'amours défendues, secrètes.
— En bordure de forêt ? Le boudoir que tu m'as montré ? s'exclame Éléonore !
— Exactement ! répond son baroudeur.
Vite ses dessous chics, un choix rapide, un peu osé, peu de matière, normale pour une nuit torride ! Du rouge ou du noir ? Le rouge symbolise la vie, le passionnel, ah ses piercings ! Elle n'oublie jamais.
Arrivée dans les lieux, un perroquet bleu fait des roulades sur son barreau, au fond devant l'alcôve baignée de lumière dorée, deux coupes de champagne sur un guéridon enchanteur.
Fougue de ces amours de hasard, plaisirs de la chair, on s'arrache les habits, c'est l'amour sauvage, les couleurs sont secondaires… Pourtant, le cri roque du perroquet : « Plus blonde, plus blonde ? Hé hé c'est qui, c'est qui ! », « T'as pas tes menottes en plumes, ton fouet, ton fouet, ton fouet ! Oui oui », « Elle est où ! Où qu'elle est l'autre, la brune, t'es pas gentil, pas beau ! »
Éléonore agacée, jalouse, furieuse, se rhabille et s'en va, elle reviendra tordre le cou à ce perroquet trop bavard.
Lilas
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la poésie est le parfum de l'ame
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