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     Les Petits Hommes ( en hommage à Wilhem Reich)
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Expéditeur Conversation
Mostafa
Envoyé le :  5/7/2015 21:13
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 2/5/2008
De: AGADIR.MAROC
Envois: 14894
Les Petits Hommes ( en hommage à Wilhem Reich)



Petits hommes, nous sommes. Nous sommes les Petits hommes. Nous ne sommes que de petits hommes. Nous sommes petits!
Nous sommes prisonniers de la cité infernale, la cité de fer, la cité du bitume, la cité du néon, la cité moderne.
Nous croyons fièrement atteint le summum du progrès et de la civilisation grâce à la science, à l'industrie et à la technologie de pointe. Nous ne sommes en réalité que des otages, des pions, des moutons. Nous vivons dans une prison à ciel ouvert, un véritable enfer que nous prenons naïvement pour un éden de beauté, de volupté et de féerie. Ce n'est qu'un paradis artificiel fait de maquillage, de faste, d'apparat, de lumières, de vitrines, de publicité, de faux-semblants, de mirages, de trompe-l’œil et d'illusions...
Nos gratte-ciel de verre et de fer nous dominent comme les géants dominent les nains, nous écrasent comme des punaises, nous snobent et nous toisent avec mépris et dédain, altiers et souverains.
Nous sommes cloîtrés, enfermés, piégés comme des cons. Nous vivons dans un immense aquarium et nous avons cette stupide illusion d'être libres, comme ces pauvres petits poissons!
Des murs, partout! Les murs nous entourent, nous encerclent, rétrécissent l'horizon, obstruant la vue, voilant la vie.Ces murs que nous avons battis, nous ont battus, devenus nos pires ennemis; écueils intraitables, obstacles infranchissables, barrières redoutables, geôles impitoyables.
La cité infernale nous oppresse, causant notre dépression et notre déprime.Cette survie citadine nous asservit et nous affaiblit de plus en plus. Sédentaires, nous sommes devenus amnésiques et avons complétement oublié nos origines paysannes et notre essence nomade.
Malades, nous sommes atteints de maladies graves et même incurables, inconnues de nos aïeux: stress, hypertension, psychose, névrose, cancer, diabète, sida, Hépatite C et autres saloperies de ce siècle maudit!
Frêles, vulnérables, nous faiblissons, nous croupissons, nous nous usons chaque jour un peu plus, victimes de corrosion, de moisissure, de pollution.Nous nous ankylosons, nous plions l'échine, nous rampons comme des serpents.Nous rétrécissons et devenons des nains insignifiants et nous nous pavanons comme des paons sans roue!
Nous refusons de voir la réalité en face et préférons que notre miroir nous dise que nous sommes beaux, élégants et intelligents. En réalité tout va mal; nous mangeons mal, nous dormons mal, nous nous aimons mal, nous nous sentons mal, nous avons mal, nous vivons mal!
Notre ciel est tantôt gris, tantôt noir, parfois rougeâtre, jamais bleu. Nous avons oublié la couleur de l'azur et le bleu de la mer. Nous avons oublié le murmure de l'eau et le chant des oiseaux. Nous avons oublié le vent et l'air pur. L'air que nous humons est mauvais, pollué, nauséabond. Les fumées de nos usines et de nos machines ont chassé le soleil qui ne vient plus nous ragaillardir, nous réchauffer, nous réanimer, nous requinquer, nous faire sortir de notre torpeur...
Nous avons peur!
Nous avons oublié notre instinct naturel et sommes devenus machines, robots, automates téléchargés, télécommandés, téléguidés, inoculés, endoctrinés.
Nous sommes des pantins.
Nous ne réagissons plus, nous n'agissons plus, nous ne décidons plus.Blasés, résignés, dociles, obéissants, nous nous laissons faire!
Ils font de nous ce qu'ils désirent et nous leur donnons raison et les remercions. Nous croyons choisir, décider, prendre notre destin en main en votant...pour eux!
Nous sommes des moutons suivant docilement le troupeau dirigé, guidé, commandé par le berger et ses chiens. Le berger ordonne, les chiens aboient et nous obéissons.
Nous nous sentons bien.
Paresseux, nonchalants, fainéants, nous appuyons sur des boutons et, comme par magie, tout se fait, tout s’accomplit; miracle, euphorie!
Nous ne faisons rien, nous n'attendons rien, nous ne rêvons de rien.Crédules et prétentieux, nous croyons avoir raison et nous laissons faire nos dirigeants qui nous dirigent brillamment, excellemment, scrupuleusement. Nous leur sommes tellement reconnaissants. Nous avons tellement besoin d'eux que nous leur donnons tous les pouvoirs. Ils sont notre bouée de secours, nos sauveurs. Sans eux, nous sommes perdus, foutus!
Nous ne savons rien faire nous-mêmes, nous dépendons entièrement de nos chers dirigeants et de nos aimables patrons. Nous avons horreur du préfixe " auto" et nous voulons que les mots commençant par ce préfixe dangereux soient définitivement effacés de nos dictionnaires. Ces mots nous font peur: autodétermination, autonomie, autogestion, autodiscipline, autocritique, autodéfense, quelle horreur!
Nous oublions et nous voulons oublier.
Nous avons fabriqué notre déchéance de nos propres mains et nous ne fions plus au destin. Nous avons peur; peur de demain, peur des épouvantails, peur des croque-mitaines, peur de nos voisins, peur de l'incertain!
Nous avons constamment besoin d'assurance, de certitudes, de sécurité. Alors nous devenons méfiants, nous nous enfermons comme des moules, nous fermons nos portes à double tour, nous nous barricadons chez nous, devant la télévision, bien à l'abri de l'enfer de la rue, lorsque les démons de la nuit émergent des abysses et assiègent la cité jusqu'à ce que la lueur éblouissante de l'aurore les chasse, les obligeant à retourner à leurs ténèbres ténébreuses et à leurs profondeurs hideuses!
Le matin, nous devenons des citoyens nantis d'une carte d'identité nationale, d'un compte en banque, d'une adresse, d'un permis de conduire, de cartes de tous genres et de toutes couleurs. Nous vaquons à nos activités quotidiennes, ambitieux et confiants.
Nous travaillons, nous produisons, nous trimons, nous nous fatiguons pour gagner de l'argent. Cet argent, nous sommes décidés à l'avoir même illégalement. Il est notre dieu tout puissant. Il nous ouvre toutes les portes. Seul l'argent est capable d'assouvir notre faim!
Affamés, avides, voraces, nous voulons tout avoir et pour l'avoir, nous sommes capables de tout: nous saccageons, nous souillons, nous détruisons tout, commençant par nous-mêmes!
Nous sommes sales.
Nous salissons tout ce que nous touchons et nous le contaminons: valeurs, principes, culture, nature, environnement, art, littérature, patrimoine, traditions, civilisation...Rien n'a plus d'importance à nos yeux. Nous ne respectons plus rien. Nous nous prosternons religieusement devant le dieu argent. Fous, inconscients, nous sommes prêts à tout sacrifier, à tout vendre pour l'avoir, même notre honneur et nos valeurs, même nos amis et nos enfants!
Nous sommes horribles, nous faisons tant de mal autour de nous et nous prétendons être innocents, affirmant que l'enfer c'est les autres!
Nous jetons toute responsabilité sur les autres et nous dormons, la conscience tranquille. Nous nous plaisons dans notre indifférence et dans nos illusions, dans nos mirages et dans notre aveuglement, sûrs d'avoir raison!
D'ailleurs, nous avons toujours raison car, en fin de compte, nous ne sommes que de petits hommes et petits hommes nous resterons!
Nous sommes les Petits hommes...
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Tous droits réservés


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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!

Honore
Envoyé le :  20/7/2015 9:26
Modérateur
Inscrit le: 16/10/2006
De: Perpignan
Envois: 39531
Re: Les Petits Hommes ( en hommage à Wilhem Reich)
ta description, même si elle est très pessimiste est bien le reflet de ce que nous sommes dans un monde moderne qui n'a de plus en plus rien d'humain;
HONORE
Mostafa
Envoyé le :  22/7/2015 21:28
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 2/5/2008
De: AGADIR.MAROC
Envois: 14894
Re: Les Petits Hommes ( en hommage à Wilhem Reich)
Citation :

Honore a écrit :
ta description, même si elle est très pessimiste est bien le reflet de ce que nous sommes dans un monde moderne qui n'a de plus en plus rien d'humain;
HONORE


Enfin, un commentaire!

Merci mon cher ami pour ta lecture et ton commentaire!

Amitiés sincères!


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Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!

cyrael
Envoyé le :  17/1/2016 22:17
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 30/10/2005
De: ****
Envois: 83516
Re: Les Petits Hommes ( en hommage à Wilhem Reich)


BEL HOMMAGE

que je découvre

bonsoir POETE MOSTAFA

Amitiés


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Mostafa
Envoyé le :  24/1/2016 22:28
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 2/5/2008
De: AGADIR.MAROC
Envois: 14894
Re: Les Petits Hommes ( en hommage à Wilhem Reich)
Citation :

cyrael a écrit :


BEL HOMMAGE

que je découvre

bonsoir POETE MOSTAFA

Amitiés


Merci d'avoir remonté ce texte !
Merci de l’avoir lu aussi!
Merci de l'avoir commenté également!






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