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Mes vitres ont le reflet des ombres qui sommeillent
C'est un temps naufragé qui se perd sur les toits.
La pluie pose sans fin sur les chemins étroits
Son berceau de sanglots qui chantent à mon oreille.
A l'heure où les nues entrouvrent leurs rideaux
Derrière ma cloison, des vieilles pierres chantent.
Je sais là des pigeons que l'onde seule hante,
Quand roucoule leur chant tout au bord des cheneaux
Figés sur l'avant-toit, glacés, tremblants, labiles,
Le col tout empesé, raidi par l'amertume
Attendant un rayon pour ajuster leurs plumes
Et s'ouvrir à l'envol d'apothéose exil.
Serait-ce un temps de chien ou d'oiseaux, c'est selon !
Semblable aux jolies fleurs ouvertes au matin
En ramage d'amour tout gonflé de satin
Un vol clouté d'argent vient parer l 'horizon.
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Quand le poème a des beautés, quelques taches ne me choquent pas