S'il me restait à m'en aller...
au soleil qui s'est affaissé..
sur la mer que j'aimais observer..
sans mot prononcer juste regarder...
J'en ai passé de longs moments..
les cheveux dans le vent..
le crâne vidé du tourment
la gueule figée dans le temps..
La mer n'a pas dit son dernier mot..
et si je m'en vais juste trop tôt..
c'est pour la pénétrer jusqu'aux os..
avancer et braver ses rouleaux...
J'ai toujours su que je traverserais..
la mer en toute son immensité...
un jour gris que j'appellerais dernier..
j'ai le corps marin à l'âme salée...
Parce que la mer sait tout du chagrin..
des joies des souvenirs sur le déclin..
elle est toujours pleine d'entrain..
entre haute basse marée jamais ne craint...
Et puis Dieu n'a t-il pas écarté la mer..
pour se frayer chemin de terre...
je ne suis rien.. mais je peux le faire..
entrer en elle écumante en sa chair
Fascinante la mer n'est elle pas...
cet immense cercueil aux grands bras..
ce n'est pas la mort qui est là ..
c'est juste une idée de l'au delà ...
Si j'avais le choix de ma dernière heure...
je choisirais la mer qui jamais ne meurt..
resterais vivante en son ventre en son coeur..
les fonds marins pour dernière demeure...
Isabelle le 15 avril 2015
----------------