EPOUSAILLES DE TEMPS...
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Il gronde une rumeur. J'entends sur la colline
Monter en crescendo le tambour de l'orage,
Et ses lances de pluie tomber sur les ravines.
Le ciel ouvre son lit au-dessus des villages
C'est une aube où la terre et le ciel noir s'épousent,
Dispute d'un instant, rien que simple vétille
Pareils à des amants pour peu qu'ils en décousent,
Complices d'un enjeu, une simple broutille.
J'écoute et j'entends, au loin un chien aboie.
La gouttière éventrée ne cesse de pleurer.
L'herbe a dû avaler tant d'eau qu'elle se noie
Je ferme les paupières ; J'aimerais bien rêver.
Je glisse lentement dans le monde des eaux
L'enclume du tonnerre apprivoise mon coeur,
Une torpeur m'enivre, tes yeux sont si beaux.
Dans cette onde tranquille s' aliènent mes sanglots.
Mélé à moi sans doute en inconscient désir,
Sous la chaleur d'un corps que je sais être absent
Tout mon être tremblant contenu de soupirs
Vient de fermer au temps la porte du néant.