Voici déjà l’aurore qui se lève.
Moi aussi, il faut je fasse de même.
Me glisser dans la fraîcheur de la nuit
Pas tout à fait réveillée.
Blottie, dans les fourrés
Immobile sans faire de bruit
A guetter, Ã surveiller
Celui qui passera le premier
Devant mon objectif caché.
Pour réussir enfin, à capter
Un cerf, une biche ou un sanglier.
Mais ce souffle de vent léger
Me trahirait-il soudain ?
Porterait-il sans m’en informer
Mon odeur d’être humain.
Ma présence dissimulée
Ne servirait donc à rien ?
Que c’est dur d’être photographe amateur.
Pourtant, je me prête à ce jeu de tout cœur.
Surveillant le moindre bruissement.
Ignorant les bruits étranges qui se font entendre
Dans la solitude de la forêt.
Mais sans doute, je rentrerai
Avec des images dans ma boite.
Si ce n’est pas du gros gibier
Je reviendrai avec, dans ma carte mémoire,
Un lapin, un héron, une aigrette
Sortant de sa cachette.
La patience paie un jour.
Mais pour cet art, il faut être un peu fou.
Pour la vie sauvage,
C’est le matin ou le soir que cela se joue.
Tant pis, si j’échoue
Je reviendrai une prochaine fois.
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«La poésie est cette musique que tout homme porte en soi.»