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Expéditeur Conversation
FLORAREVES
Envoyé le :  21/1/2015 1:06
Plume de soie
Inscrit le: 12/6/2011
De: Ile de la RĂ©union Sainte Anne
Envois: 195
RĂŞves
L’encre de mes pensées
(Premier jet)


Ceci est un écrit imaginaire. Des rêves que la plume pense comme des pensées ayant existées.
Les personnages n’ont pas de noms car ils ne sont que des rêves qui prennent vie sous l’encre de ma plume. J’ai écrit des noms de lieux mais on peut en inventer d’autres à leurs places.

Si l’amour n’existait pas je le dessinerai à l’encre de nos pensées
Juste pour nous retrouver sur ce trottoir oĂą nous marchions, jadis.
Le vent caressait mes cheveux .Je me plongeais dans tes yeux gris bleus, verts, marron noirs.
Je lui donnais les couleurs de ton humeur aussi changeante que le temps.
Je me sentais plus légère que les nuages, plus légère que le vent, plus légère que la plume donnant vie à l’encre de mes pensées.
Roi et reine de notre château imaginaire, nous nous construisions un avenir plus beau que le firmament.
Je me voyais déjà cheveux grisonnants à tes cotés .Chaque matin, je t’inviterai à boire un café noir.
Nous danserons sur des airs toujours à la mode dans nos cœurs infatiguables…
Tes éclats de rire m’accompagnaient dans l’aventure de ce futur imaginaire sans frontière.
J’étais une étudiante pleine d’avenir …
Et toi, tu avais pour toute richesse tes mots, ton sourire, tes caresses, ta tendresse, la joie de vivre et un humour à fendre des mangues bien mûres. Tes poèmes, tu me les donnais en partage à chacun de nos rendez-vous. Un présent comme un défi au temps…
Tu pratiquais maints petits métiers, cela aiguisait mon imagination. Dans mon entourage, il était mal vu de s’éparpiller.
Je sentais mon cœur battre comme les ailes d’un papillon, ni hier ni demain pouvaient nous suivre sur nos trajectoires aléatoires juste aujourd’hui, comme un présent du temps.
Nous marchions, nous sautions comme des enfants sans soucis, nous unissions la terre au ciel.
« Qu’est-ce que je me sentais bien ! Je n’avais peur de rien ! Je me sentais libre et forte… !»
Conductrice peu douée, tu m’apprenais à tenir le volant de la voiture familiale…
Cheveux au vent, je m’agrippais à toi, ta moto parcourait les rues du quartier.
Tu étais mon super héros sur toutes les pistes poussiéreuses et mouillées de nos escapades aventureuses.

Ta moto était notre bateau aérien. Avec elle, nous traversions des planètes interdites sans craindre aucune flamme.
Elle voguait, sur la crête de de nos désirs, sans jamais sombrer.
Les oiseaux marins de passages se mêlaient à l’innocence de nos brasses.
L’envergure de leurs ailes nous protégeait de la colère de l’azur.
Nos vagues à l’âme se brisaient, sur les rochers.
Les embruns rafraichissaient mes lèvres.
Tu étais mon unique océan sonore, dans ce décor.
Les autres promeneurs s’accrochaient à leur espace, ils ne nous regardaient pas nous ne les voyions même pas. Nous étions la foule à nous deux, dans notre demeure secrète.
Notre présence remplissait les allées du Barachois.
Nos pas se pressaient, tantôt sur le gazon vert, tantôt sur le sable mouillé, tantôt sur les galets, tantôt sur les roches basaltiques pour ne point, nous mettre en retard.
Nous étions avides de l’un et de l’autre. Nos regards allumaient les feux de nos jours lumineux.
Notre souffle donnait vie Ă  toute la ville.
Les lumières de la fée électrique embrasaient notre ciel austral. Les traces argentées se mêlaient à la danse de la lune, sous cette chaleur vespérale.
Une rivière ardente déferlait dans l’avenue de Paris.
Les fontaines du Jardin entamaient leur valse tropicale.
La brise de terre sonna le glas. Il est l’heure de quitter le bal sous peine de sanction désastreuse.
Une soirée qui s’achève sur des notes d’amertume, de tristesse, de douleur, de déchirure.
« Ce soir-là, le temps ne suit pas le cours la rivière, je refusai, je ne pus l’accepter …..Je me suis sauvée, j’ai couru, couru, il faisait tellement sombre, tu m’as perdu de vue. »
Je ne me souviens plus, mais voilà, j’étais là. Seule face à la lune, face à la nuit, face à ces arbres sombres, face à cette vie bouleversée entre futur et passé…
A l’horizon, une seule lueur pour me guider dans la nuit, la lune.
Tu n’étais plus là. Le bruit de tes pas se dispersait, dans ton inquiétude…
Aujourd’hui, des années ont passé. Mon enfant te ressemble beaucoup.
Il est calme, rieur, plein de joie et amoureux.
J’aurais tellement aimé qu’ils soient de nous …Mais le devoir de l’indépendance est plus fort que l’amour.
Je m’imagine encore dans cette nuit brune, la neige voletant sur ta bouche, frais duvet, lumineux et légers …Un fusil à l’épaule. Combattant les ennemis de Douce France, dans un pays que tu ne connaissais mêmes pas…Tu n’as pas tenu ta promesse, tu as choisi l’amour de la patrie.
Jeune, si jeune encore avec un sens du devoir envers la Patrie. Un sentiment patriotique Ă©tranger Ă  ma vision de la vie.
Monotonement, dans mes cheveux, le silence de tes mots raisonne mon cœur.
Et moi je m’enroule, je me déroule tel un fil que tu tisses, que tu ourles et que tu festonnes en vain.
Prisonnière de ta tendresse, de tes caresses de ce bonheur incommensurable, un seul destin s’offre à moi. Fuir…sans rien dire.
Je crains pour mes futurs matins : mourir de ne plus pouvoir te voir !
Mourir de ne plus pouvoir te sentir en moi, contre moi.
Alors, je me suis enfuie et je me suis égarée.
Quant Ă  notre concerto pour deux voix il ne reste plus que les rideaux et les planches.
Notre plus fidèle spectateur n’est plus de ce monde. Lui, qui avait peur de la guerre, il est mort à l’âge de 33 ans, assis devant sa télé.
D’autres ont quitté le pays et ne sont jamais revenus. Chômage, aventure, nouvelle ouverture ! Que sais-je !
Moi qui rêvais de conquérir le monde, en dehors de quelques courts voyages, je suis restée sur l’île.
Toi qui as traversé tellement d’océans et de continents je crains ne plus jamais rencontré une seule de tes vague à l’âme se jeter à mes pieds.
La piscine où l’on aimait tant se baigner n’y est plus, le manège a disparu avec ses chevaux de bois.
Les cocotiers ont remplacé les filaos. Les touristes sont plus nombreux que les amoureux autochtones.
Les amoureux venus de très loin découvrent la tiédeur constante des alizées et la chanson des vagues à l’heure où les obliques rayons se jettent dans la profondeur de la mer
Les voix d’enfants, leurs rires, leurs peurs, leurs rêves m’accompagnent aujourd’hui.
En chacun d’eux, je retrouve un peu de toi.
Tu es présent dans leurs chansons dans leurs étonnements et leur désir de découvrir la beauté de notre ile.
Ils chantent, tous ensemble, notre concerto pour deux.
Ils resplendissent de l’amour, ils respirent la joie. Ils sont beaux.
Aujourd’hui encore quand je revois ton sourire, quand j’entends tes rires, je sens le souffle du vent et j’accueille les rayons du soleil sur ma peau. Je pénètre le château volcanique de notre jeunesse et je ressens tout la chaleur de l’univers en moi.
Te souviens-tu de ce jour.
Tu m’as demandé de t’épouser mais j’ai refusé de peur de te perdre dans un avenir plus lointain.
Ai-je peur de l’amour ? Ai-je peur de perdre l’amour au cœur de la vie !
J’ai aimé, après toi. Encore, plus fort. Tu m’as appris à aimer, avec passion.

Je n’ai pas encore eu l’occasion de chanter ¿Por qué te vas?

Le soleil brille, il m’invite à la danse de la vie.
Mais mon cœur s’affole, toute cette chaleur m’aveugle.
Le soleil a trop brillé encore une fois j’ai paniqué. J’ai tout fait pour terrifier le bonhomme.
Et je me suis filée.
Un bras devant l’autre j’avance comme un somnambule en équilibre sur le fil de son indépendance.
Tout l’amour que l’on m’apporte, je le garde précieusement au fond de mon cœur.
Alors je m’épanouis dans l’écriture, égoïstement ?
Toutes ces promesses que la vie m’a apportées comme des réalisations de tendresse ne suffisent pas pour me rassurer.
Je panique, je laisse les souvenirs m’envahir plutôt que de vivre dans la vie réelle, l’élan qui m’appelle.
Je me laisse pousser des ailes et je vis dans un monde imaginaire plutĂ´t Ă©trange.
J’aime particulièrement écrire .Un monde de création littéraire qui reflète la force des sentiments que j’ai éprouvée pour toi et pour le père de mon fils.
Un amour de l’un pour l’autre que j’étends à la nature, à l’univers. J’ai eu pour devoir d’écrire le livre de ma vie. Ce n’est pas facile de savoir qui on est, et où l’on va. Après beaucoup de difficultés, j’ai appris qui je suis. J’ai beaucoup changé depuis que je cerne un peu plus qui je suis.
Il est difficile de vivre une passion de couple et de se connecter à l’univers.
L’amour universelle apporte autant si ce n’est plus que l’amour du couple.
Vivre un coup de foudre ou plusieurs dans des intervalles de temps régulier nous prépare à cette communion avec le cosmos.
Une évolution comme ces sages de jadis qui vivaient leurs vies dans le monde avant de se retirer pour expérimenter la communion avec le cosmos.
Si aujourd’hui, je peux atteindre une telle extase je la dois à mes passions amoureuses.
Celui qui vit a vécu passionnément ses sentiments envers et contre tout et tous découvre la grande beauté du monde.
Le vent me caresse les cheveux je me plongeais dans les yeux gris bleus, verts, marron noir du ciel.
Le vaste azur m’offre en partage les couleurs des humeurs de la météo du monde.
La légèreté des nuages, du vent, de la feuille me transportent sur les ailes de la beauté du monde.
Les hommes s’imaginent un monde de vent, des châteaux en Espagne, des sentiments artificiels.
Mais le firmament lutte pour rester fidèle à lui-même.
La nature, l’espace-temps, le cosmos ont un seul ticket et un seul train pour un destin commun.
J’ai grimpé en haut de la montagne, seule à la force de mes mains. Je ne suis pas un personnage de mythe imaginaire pour remplir le vide épars de notre destinée.
Non, non, je ne suis qu’une personne, anonyme, hier aujourd’hui et demain. Un être humain lié à la terre. Un être humain qui sent encore le souffle de la terre.
Comme l’agriculteur qui se révèle à lui-même en tant que témoin directe des différentes étapes de la vie.
Des plantes porteuses pour la survie des siens.
Dans la nuit, loin des brûlures du soleil ardent, elle ressent ses lèvres sèches, elle a soif, et elle lève les yeux au ciel.
Elle n’est pas en quête d’un père céleste, ni d’une force surhumaine…Elle compte essentiellement sur la clémence de la météo.
Puis comme par un réflexe des premiers hommes faute de pluie, elle se nourrit de la terre fraiche sur la montagne, puis en guise de coca, elle s’abreuve des gouttes de rosées de la fraicheur de la nuit.
Tel un alpiniste assez fou qui aurait balancé tout son attirail, elle s’accroche à la montagne.
Elle peut compter que sur la force de ses bras, de la robustesse de la falaise.
Face collée à la montagne, elle n’a pas le choix.
Sa seule force, son seul paysage pour vaincre le naufrage dans cette solitude est de descendre à l’intérieur d’elle-même.
Peu à peu, profitant d’un rayon de lune, elle scrute une accroche sûre. La montagne est généreuse, toute cette verdure, ses branches, ses racines lui servent de cordes.
Elle s’y accroche, la crainte du début s’est évanouie. L’instinct de survie est son meilleur ami.
Toutefois comme pour se donner encore plus de force, elle ne peut s’empêcher à adresser de pieuses prières au ciel.
S’il est là dans ce ciel, au-dessus- de sa tête, elle n’a rien à craindre. Un père aimant envoie des épreuves et la force qui va avec.
Elle sent son front brûlant. Pas besoin de thermomètre pour prononcer le diagnostic.
La brise du soir caresse son dos, comme pour lui dire qu’elle n’est pas seule face à l’adversité.
Elle se sent envahir par un bref, instant de panique. Elle ferme les yeux. Rien à faire, ce vent lui sort de son rêve fiévreux.
Elle s’accroche encore plus fort à ses branches. Elle imagine la montagne comme une corde géante autour d’elle.
Elle continue sa descente, confiante.
« Qu’est-ce que c’est que ce ronflement ? » Le vent à travers les branches de la paroi rocheuse !
Un sourire s’éclipse, sur ses lèvres, une goutte, deux gouttes et des gouttes de plus en plus grosses.
Il pleut. C’est l’euphorie. Elle recrache la terre, les feuilles, elle ouvre grande la bouche.
Elle rĂŞve de prendre la pluie dans ses mains, entre ses doigts.
Le souvenir de sa grand-mère qui lui donnait à boire dans ses mains, comme un flash, la foudroie.
Elle pleure, elle crie elle enrage de ne pouvoir le faire.
Son front est frais, elle a pu quand même se désaltérer.
Des crampes, se font sentir au niveau de ses jambes. Ses mains lui font horriblement mal.
Elle rêve de son lit bien chaud, de sa sœur, de sa mère, de sa grand-mère de ses frères.
De sa maison. Chose étrange, l’élu de son cœur s’est effacé de sa mémoire.
La montagne, la rivière, la lune, le ciel, la pluie la comblent , dans tout son être.
Elle se sent pleinement enfant de la nature.
Elle perçoit son incommensurable générosité.
Elle découvre que l’amour est bien plus complexe que ce qu’elle avait imaginé dans sa tête d’adolescente.
La montagne lui murmurait des mots portée par le vent, elle lui offrait son flanc pour protéger sa descente, ses racines aérienne lui portent secours, la fraicheur de sa paroi avait empêché la fièvre de l’envahir, tous ses plantes sur lesquelles elle veillait prenaient soin d’elle.
Elle la sentait vibrer à chacune de ses progressions. Elle marchait entre la terre et ciel à ses côtés.
Qu’est-ce qu’elle se sentait épanouie à ses côtés !
Elle laissait toute sa peur derrière elle.
Elle guidait sa main, ses pieds dans les profondeurs de cette nuit.
Elle était aussi précieuse que sa mère qui l’avait portée.
En un mot, son bateau de mots descendait sous sa protection vers la rivière. Elle connaissait les moindre de ses besoins. Les lettres en fête sur sa crête communiquaient avec la mer perdue à l’horizon.
La lune se mirait dans l’océan sonore de son décor.
« ¿Por qué te vas? »
Les mots comme l’air d’une vielle chanson du temps de ses illusions d’adolescent voguaient sur un bateau de mots. Les mots de son bateau fuyaient le Port d’un temps qui avait secoué jadis son idéal d’adolescente.

Un bras devant l’autre, elle avance aujourd’hui comme un somnambule en équilibre sur le fil de son indépendance.
Elle contemple son âme dans le déroulement infini de ses vagues.
L’encre de ses pensées a le vent en poupe.

FlorarĂŞves
eden33
Envoyé le :  19/3/2015 0:45
Plume de platine
Inscrit le: 6/3/2014
De:
Envois: 3059
Re: RĂŞves
J'ai eu peur en voyant le "pavé"

En fait, je ne regrette pas ma lecture, fluide! Merci!

J'aime cette femme, une mère aussi, qui surfe avec son passé et son présent, elle s'est trouvée, elle s'est brulée, elle a aimé et aimera encore, une indépendance dont elle paye le prix.

J'ai surfé sur vos tableaux de la vie, merci

Eden

Bonne continuation




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Il y a des chevaux d'argent qui brillent de mille feux, lorsque s'Ă©teint le jour, lorsque tout n'est plus bruit. Lorsque la folie anime le ciel plein d'Ă©toiles...alors pour quelques instants, quelques instants seulement, rĂŞvons...

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