Entre deux rives.
La page me semble si terne.
Dans l'interligne flotte un parfum.
Comme le drapeau en berne.
Ma plume frôle l'abysse sans fin.
La sensuelle fleur s'est éteinte.
Mon âme oublie les vers caressants.
Sur le pupitre ou je m’éreinte.
Le quatrain est devenu triste gisant.
La matière est devenue non-être.
Je puise dans l’intimité de souffrance.
Ces mots qui pleurent de mal-être.
Entre deux bourrasques, sans défense.
Au loin, s'envole la beauté des rimes.
Étrange destinée me cassant de son rire.
Plongeant mon regard vers les cimes.
Je jette mes lettres dans la lave du pire.
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