CHANSON DE LA DERNIERE HERBE.
Alors qu’un grand ami chantait le sablier
J’ai vu mon vieux toubib rendre son tablier
Pleurer abondamment puis tomber en syncope
Les hôpitaux n’ayant plus droit au stéthoscope
Car notre roi sans cœur n’en eut jamais besoin
Qui va par le franc val mendier quelque soin.
Alors qu’un vieux docteur rendait son tablier
Mon libraire j’ai vu tel un fou à lier
Transformer ses bouquins en plateaux à pizza
Sa muse ayant en vain essayé sans visa
D’alimenter les gens au bouillon de culture
Mais le roi de malheur veut un peuple immature.
Alors que mon libraire tente de s’oublier
Je me retrouve assis sous un mort peuplier
Regardant les moutons brouter la dernière herbe
Qui hélas ne verdit sous l’effet d’aucun verbe
Ni celui du divin qui a dit le premier
Ni celui qui parcourt le chant du sablier.
A.Alloun.
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Prière ne pas remonter mes anciens textes, merci
Le tagastin: quand on vit d'amour et de vers, il faut assumer ses coliques!