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     LA TETE HUMAINE OU LE CRANE HUMAIN
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Expéditeur Conversation
boudia2007
Envoyé le :  5/11/2014 21:14
Plume de soie
Inscrit le: 15/10/2008
De: CHLEF (Algérie)
Envois: 69
LA TETE HUMAINE OU LE CRANE HUMAIN
LA TETE HUMAINE
Ou
LE CRANE HUMAIN

Il était une fois, quelque part en Algérie, vivait une peuplade dirigée par un prince qui ne pouvait nullement penser aux autres qu’à sa bedaine qui n’en finissait pas de grandir de par les victuailles qu’il y engouffrait. Il était machiavélique et pour un oui ou pour non, il tranchait la tête d’un être humain de son village, quel qu’il soit, femme, enfant ou vieillard. C’était un mastodonte et la quantité de nourriture qu’il ingurgitait dépassait l’entendement. Il était flasque et son ventre était tellement proéminent qu’il s’aidait de ses mains pour le soulever au moment de vouloir se lever. Il mangeait sans arrêt. C’était l’un des plus grands goinfres du monde. Il avalait tout ce qu’on lui apportait. Il était hideux et sans cœur. Les habitants de sa bourgade avaient une peur affreuse de ses sautes d’humeur. Il ne fallait jamais le contrarier sinon on pouvait goûter à son épée gigantesque.
Dans le village vivait un jeune homme qui était d’une intelligence qui dépassait un peu la normale. Tous les soirs, il descendait vers le rivage et déambulait comme pour goûter l’air frais et pur à l’approche du crépuscule. Il allait et venait, enfonçant de plus en plus ses pieds dans le sable. Cela lui donnait le sentiment de glisser, de s’enfoncer dans la béatitude, un repos et une sensation de bonheur immense. Il ne s’en privait jamais. Il était plus ou moins philosophe sur les bords. Il se parlait à lui-même. Il parlait aux oiseaux. Il échafaudait des contes et légendes dans sa petite tête. Il n’avait point l’esprit obtus. Il voulait tout connaître sur ce monde. Il voulait voyager et voir du pays. Il restait là, à rêvasser durant des heures, face à la petite plage contenue dans une crique presque fermée, devisant et échafaudant des contes et histoires qui n’avaient ni tête ni queue mais qui lui donnaient le plaisir de s’échapper de son quotidien combien morne et sans attrait.
A chaque fois, en revenant de ses escapades, il venait raconter ses historiettes aux jeunes de la bourgade. Il y mettait tellement de sel que tout le monde le croyait. Il emportait ses auditeurs dans des contrées non encore foulées par le pied de l’être humain. Les distractions n’étaient pas légion dans la petite bourgade et tout le monde attendait le lendemain sur la place, les élucubrations du jeune homme. Il était très connu pour ses contes qui étaient tellement merveilleux qu’on se croirait en plein dans les mille et une nuits.
Un jour, alors qu’il se promenait sur la plage, comme à son habitude, il remarqua quelque chose sur le sable, juste où la vague venait s’écraser. Il s’avança tout doucement vers l’objet de sa vision, en écarquillant les yeux pour mieux voir dans la pénombre du crépuscule naissant. Il s’avançait sans se presser, essayant de cerner les pourtours de l’objet afin de déterminer son essence ou sa provenance. Il avait une certaine appréhension qui s’amplifiait au fur et à mesure qu’il s’approchait de l’objet en question. Une sorte de frisson le secoua et il dut s’arrêter un moment pour reprendre ses esprits et continuer son chemin vers l’objet. Il était omnibulé par ce dernier. Malgré sa peur et son appréhension, il avançait et se disait en lui-même, il faut que je sache ce qu’est cet objet. Je ne partirais pas sans en avoir eu le cœur net.
Tout au long de son trajet sur la plage, le jeune homme se perdait dans les méandres de ses pensées et échafaudait bien des récits qu’il pourrait raconter le lendemain à son jeune auditoire qui le vénérait comme un marabout.
Il faisait très sombre maintenant. La peur le tenaillait au ventre. Il était seulement à quelques mètres de l’objet. Il avançait d’un pas qu’on aurait dit de fourmi. Il fermait et rouvrait ses yeux, voulant par là éviter de voir quelque démon surgir de l’objet en question. Arrivé à quelques mètres, il constata que l’objet était d’une forme plus ou moins ronde ou ovale. Il s’avança encore plus et stoppa net sa progression vers l’objet. Il resta planté là quelques secondes avant de se baisser vers l’objet. Ses jambes fléchissaient d’elles-mêmes. Il se laissa tomber à côté de l’objet. Des frissons lui parcouraient le dos. Il sentait une sorte de présence à ses côtés. Malgré sa peur, il restait là à contempler l’objet qu’il voyait bien maintenant. C’était bien un crâne d’être humain. Le jeune homme commençait à se poser mille et une questions. Tout se mêlait dans sa tête. Il ne savait plus que faire. Etant philosophe sur les bords, il décida de poser ses questions au crâne qui était devant lui, bien incrusté dans le sable de la plage. Il entama le dialogue en ces termes. Mais pour ce début, c’était plutôt un monologue.
Il prit le crâne dans ses mains, avec dévotion et posa sa première question :
- Qui es-tu ? Oh ! Toi qui trône sur ces sables refroidis par l’onde du soir ?
Il attendit quelques instants puis répéta la même question à l’encontre du crâne humain.
- Qui es-tu ? D’où viens-tu ? Oh ! Crâne d’humain ! Pourrais-tu me conter ton histoire ?
Aucune réponse ne fusa du crâne d’humain. Le jeune pensait qu’il devenait fou de vouloir faire parler un crâne. Au loin, on voyait les lumières du village qui s’allumaient. On s’éclairait, en ces temps par les lampes à huile. Il réitéra sa question sous une autre forme :
- Dis-moi, oh ! Crâne ! Qui t’a mis dans cet état ? Ne pourrais-tu pas m’associer à ton malheur afin que je puisse peut-être te soulager et comprendre peut-être quelque tournant de ta vie ici-bas ?
A la suite de cette question, le crâne bougea un peu, comme pour se soustraire à l’emprise du sable fin de la plage où il était incrusté. Aucune réponse ne fusa du crâne humain. Le jeune, très entreprenant et très avide de connaissances réitéra plusieurs fois sa question afin de comprendre pourquoi ce crâne était là et dans quelles circonstances a-t-il été tué ou assassiné.
- Oh ! Crâne d’humain, par la grâce de Dieu, dis-moi ce qui t’est arrivé ? Je m’en voudrais de repartir sans avoir élucidé ton énigme.
Le crâne bougea. On aurait dit qu’une force obscure le soulevait pour l’arracher à l’emprise d’une quelconque force occulte. Le jeune homme crut entendre un chuchotement. Il se pencha encore plus, tendant son oreille vers le crâne. En effet, il entendit un chuchotement qu’il traduisit comme : « c’est la parole ». Le jeune homme ne comprit pas le sens de cette réponse qui lui a été faite par le crâne. Il répéta sa question plusieurs fois et il n’eut pour réponse que celle-là : « la parole ».
Il faisait déjà « nuit noire ». Il avait peur. Il courut en direction du village et alla directement vers le chef du village qui était un tyran. Il était affalé sur son lit fait de bois et il mangeait comme un goinfre, sans arrêt. En voyant le jeune homme se ruer sur lui, il dit :
- Que me vaut cette intrusion, espèce de petit chenapan ?
Le jeune homme ayant couru sur plusieurs centaines de mètres, avait plus ou moins perdu son souffle, mais il réussit quand même à articuler :
- Maître ! Maître ! Venez ! Je vais vous montrer quelque chose d’insolite !
Le chef du village excédé, dit !
- Laisse-moi ! Tu vois bien que je suis en train de manger !
Le jeune homme insista avec force de révérences :
- Mais, maître ! Je vous dis que c’est une chose incroyable, il y a sur la plage un crâne qui parle !
- Toi ! avec tes histoires et tes contes burlesques, tu nous agaces ! Vas chez ta maman et ne reviens plus, sinon tu goûteras à mon sabre.
En effet, le chef du village avait un très grand sabre qu’il utilisait pour se débarrasser de ses ennemis et même de ses compatriotes lorsqu’ils ne respectaient pas ses exigences. Le jeune homme étant sûr de ce qu’il avançait insista auprès du chef du village qui consentit à le suivre sous condition.
- Libre à toi, si tu veux mourir par mon sabre ! Je te suis et si par malheur, le crâne dont tu parles ne parle pas, je te trancherais la tête avec mon sabre et c’est toi qui l’auras voulu !
Sûr de lui, le jeune homme acquiesça. Il partit en avant du chef du village qui le suivait difficilement. Il arrivait devant le crâne d’un être humain et faisait signe au chef du village de bien vouloir se rapprocher encore plus afin qu’il puisse entendre les paroles émanant du crâne.
Arrivé devant le jeune homme, le chef du village se campa sur ses énormes jambes et dit :
- Alors, maintenant ! Fais-moi entendre les paroles de cette chose.
Le jeune s’agenouilla et posa sa question au crâne qui était impassible autant que tout autre objet sur la plage.
- Oh ! Crâne d’humain ! Dis-moi qui es-tu et quelle est ton histoire ?
Le crâne restait de glace. Il ne bougeait point. Le chef du village s’impatientait. Le jeune homme réitéra à plusieurs reprises sa question mais le crâne restait sans voix. Le jeune homme, voyait sa fin venir à grands pas, essayait de fustiger le crâne pour l’amener à lui parler comme la première fois mais rien n’y fit. C’était le silence absolu. Malgré plusieurs tentatives, le jeune homme ne reçut aucune réponse à ses questions.
Le jeune homme suppliait et suppliait encore le crâne de lui répondre comme la première fois ;
- Je t’en prie ! Je t’en supplie ! Crâne d’être humain ! Réponds-moi ! Je sais bien que tu parles. Je t’ai entendu de mes propres oreilles ! Pourquoi ne veux-tu point m’assister en pareil moment. Je risque ma tête par ton entêtement.
Aucune parole ne fusa du crâne en question. Le jeune comprit que son heure était arrivé. Le chef du village, excédé et croyant que le jeune homme se moquait de lui, leva son sabre et trancha la tête de ce dernier.
La tête du jeune homme alla valdinguer sur le sable de la plage et roula jusqu’à côté du crâne de l’être humain qu’il questionnait un peu auparavant.
La tête du jeune homme, toute ensanglantée, dans ses dernières convulsions et ses rictus, s’entendit poser une question de la part du crâne d’être humain. Dans cet ultime instant :
- Qui es-tu et d’où viens-tu ? Qui t’a mis dans cet état ?
Alors, dans un dernier sursaut, les mâchoires de la tête du jeune homme se desserrèrent et dans un dernier soupir, elle dit : « la parole »……
Mohamed Boudia




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"Lire, c'est nourrir l'esprit"
"Le livre est le compagnon de celui qui n'a point d'amis"

Honore
Envoyé le :  13/12/2014 11:54
Modérateur
Inscrit le: 16/10/2006
De: Perpignan
Envois: 39531
Re: LA TETE HUMAINE OU LE CRANE HUMAIN
Triste histoire qui, je l’espère, n'est qu'une légende .
HONORE
eden33
Envoyé le :  13/12/2014 22:46
Plume de platine
Inscrit le: 6/3/2014
De:
Envois: 3059
Re: LA TETE HUMAINE OU LE CRANE HUMAIN
J'ai bien aimé l'histoire, la boucle est bouclée, peuvent se retrouver ainsi nombreux crânes, évitons cette plage maudite tant que vit cet ogre cruel...

Un conte terrible et prenant

Merci


Eden


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Il y a des chevaux d'argent qui brillent de mille feux, lorsque s'Ă©teint le jour, lorsque tout n'est plus bruit. Lorsque la folie anime le ciel plein d'Ă©toiles...alors pour quelques instants, quelques instants seulement, rĂŞvons...

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