Fanny a écrit :


Je croisais son visage sans trop m’y attendre,
Et son ombre me frôlait le soir dans ma chambre,
Que me voulait-il ? Je n’en savais rien,
Sans doute devais-je l’aider à retrouver son chemin.

Je le devinais enfant, haut comme trois pommes,
Sentiment d’innocence et de curiosité en somme,
Sa présence m’inquiétait, son âme était errante,
Ses apparitions m’ensorcelaient, devenaient insistantes.

C’en était trop ! Nous ne pouvions sans cesse fuir !
Je devais prendre contact mais comment agir ?
Telle une goutte d’eau sa vision s’évaporait
Chaque fois que ma main vers lui se tendait.

Son secret, je le découvris par hasard un matin,
Il me fût conté de la bouche des Anciens :
« Votre maison est construite sur un vieux puits,
Jadis, un enfant y tomba, y perdit la vie ».

Mais son cri hanta mon sommeil une nuit,
Quand son monde et le mien furent ensemble réunis,
Je chutais également dans ce puits sans fin,
Mais n’en aperçus ni le fond, ni sa main.

Peu de temps après, je ne savais plus sourire,
J’apprenais à mon tour que je pouvais mourir,
Je compris alors que ce pauvre gosse
Etait venu me prévenir d’une mort précoce.

Il était devenu messager, lui, un simple gamin,
Pour que de ce puits, moi, je n’en connaisse la fin,
J’aurais tant voulu pouvoir changer son destin,
Le sortir du noir : ne lâche pas ma main…

Fanny