Une de mes passions : le surf ; et on y gagne au change : des soirées festives ou en amoureux pour les meilleurs. Pour les moins bons, juste un pub, au mieux un hôtel avec une femme de la rue.
Un de mes arts : le surf ; remonter les rouleaux puis franchir les vagues. J’ai goûté à l’adrénaline des meilleurs mais jamais avec le même succès.
Donc j’ai peiné ou même j’ai trop pêché mais sans, heureusement qu’on aille justement me repêcher ; me dire de déguerpir pour mon insolente mollesse ou mon manque de sang-froid, ce fut mon périlleux leitmotiv.
Mais je n’ai pas pour autant tout abandonné, remontant alors d’abord les flots lorsqu’ils étaient tranquilles et cela donc à proximité de la plage.
En fait j’attendais, au premier abord l’émoussement des ondes galvaniques.
Car leurs secousses imprudentes n’auraient eu aucuns scrupules à me rejeter à la dérive, juste le temps de m’étouffer sous ses courants avant de me perdre dans une noyade sans remords.
Alors j’ai choisi la pensée en acte du philosophe qui se retrouve avec son orgueil dans un prudent mensonge qui dira à son retour des Pyrénées Atlantiques que le temps fut pour lui tout aussi précieux que l’océan fut pour lui tout autant périlleux.
Donc il n’insistera que sur le plaisir Epicurien du climat et sur la fermeté Stoïcienne de la situation à anticiper. – Car il faut anticiper !
Car s’il faut être un prudent menteur, il faut être aussi un prudent joueur. Je pensais qu’il fallait partir avec des considérations qui n’ennuyassent pas trop les spectateurs et le jury, surtout, du tournoi, car ils voulaient tous que les compétiteurs soient à la hauteur de l’événement.
En effet l’action se recueillant dans l’unité où elle collabore avec l’espace et le temps, n’était tributaire que de ces vacances échelonnées durant toute la première quinzaine du mois de Juillet à Biarritz dans une auberge de jeunesse.
Car j’y pris goût avec mon meilleur ami d’enfance où en plongeant dans les flots ensemble, nous abordâmes, tous deux, lui Cyril, moi Armand, les péripéties haletantes d’une nouvelle vision des choses de la vie.
Savoir et Devoir finissaient par se concilier sous les embuscades de la confiance pour aborder les niveaux énergétiques des vagues allant clapoter contre le rivage.
Et quelle ne fut pas l’ivresse de déborder les flots tout en se déportant sur les côtés pour mieux se ressaisir dans l’instant du renversement, presque magique, du ressac.
Car malgré des débuts difficiles sur la planche, c’est alors que nous nous égalâmes dans la contemplation d’un exercice de prestige par le regard de l’autre, ce qui faisait comme un jeu de miroir où chacun de nous deux, pouvait se corriger sur l’autre.
Ainsi ce mimétisme d’une réalité sauvage où les nageurs n’allaient pas trop loin, était respecté pour laisser la voie à une liberté irrationnelle pour des surfeurs qui avaient pour eux, alors, les grands espaces de l’océan.
Donc les uns se modélisaient sur les autres, cependant qu’il ne fallait pas perdre de temps.
En fait certains n’auraient pas pu rester pour la fin de la journée, c’est-à -dire avant même la moitié des rattrapages.
En effet ceux-ci justement n’auraient pas pu fonctionner jusqu’alors à bon escient et dans des considérations suffisamment haletantes pour poursuivre la compétition.
Nos objections, à Cyril et à moi, étaient à la fois, de courir un risque non calculé et un calcul non risqué.
Car nous avions comme projets d’affronter d’abord cet océan sans profondeur apparente, ce qui était à la fois mon angoisse, mon vertige et mon enthousiasme.
Ensuite nous voulions trouver, dans le meilleur des cas, des femmes qui pourraient être à la fois charmantes et trépidantes de volupté jusqu’à une extase non quantifiable mais que nous voulions exquise.
Mais pour en arriver là il fallait d’abord passer les premiers obstacles afin d’être retenus pour poursuivre la compétition.
Car seuls ceux qui se maintenaient avec la plus constante temporalisation des moments où la violence des vagues permettrait d’accroitre une volonté de stabilisation elle, à chaque fois chronométrée, étaient bien sûr ceux qui passaient les premières étapes éliminatoires.
Nous passâmes à la seconde journée. Cent vingt-trois prétendants restaient encore. Il fallait dorénavant ne plus faire abstraction d’une durée à atteindre mais il fallait se montrer le plus combatif acrobate.
En fait il fallait prendre les vagues avec les meilleures orientations et les meilleures intentions du monde.
Alors mon tour vint et j’eus juste la fausse médiocrité de faire quelques pivots avec une facilité si déconcertante que les arbitres, ayant jugé de mes premières et moyennes incursions dans un océan pourtant agité voulurent vraiment voir le même homme mais avec de nouveaux artifices avec lesquels on voulait encore le voir s’appliquer. Ainsi je fis à nouveau les mêmes schémas et on m’en félicita.
Cyril en passa par les mêmes démonstrations, mais avec une stylistique d’avantage dans l’innovation que les miennes, ce qui me mit de l’eau salée à la bouche.
Enfin nous nous retrouvâmes ensemble à une soirée, qui se précisa pour les soixante-quatre compétiteurs qui restaient, et où nous rencontrâmes des jolies femmes, tous justes prêts à nous écouter, Cyril et moi.
Deux femmes, qui étaient ensemble à notre arrivée dans la plus grande boite de nuit de la région et bien sûr la plus cotée, s’engagèrent, prêtes à laisser assouvir des désirs qui feignirent de se perdre ; d’abord dans des paroles poétiques ou ironiques pour ma part, artistiques ou audacieuses pour celle de Cyril ; et, dans le même moment autour de pintes de bière que notre cachet journalier nous permettait de payer.
Mais nous devions encore passer l’étape où il ne resterait pas moins de trente-deux concurrents avant d’avoir une passation de pouvoir plus que recommandée pour réserver une chambre dans laquelle passer une nuit avec celle qui resterait notre accompagnatrice jusqu’au point de non retour, lorsqu’il n’y aurait plus d’étape à affronter sinon celle d’un abandon où il fallait en prétexter les excuses pour permettre à sa petite amie de ne plus s’embarrasser avec un perdant.
Alors se produisit un événement fort rare. En effet Cyril s’étant facilement classé parmi les trente-deux vainqueurs du jour, cependant que pour ma part j’étais en ballotage avec un autre participant, car nous étions tous deux classés à la trente deuxième place.
Mais Cyril trouva non pas une, mais deux raisons suffisantes qui firent transiger le choix des arbitres.
D’abord j’accompagnais Cyril alors que l’autre concurrent était bien seul et n’avait pas besoin de soutien, ce qui était plus qu’ambigu.
Cependant Cyril et moi, nous connaissions depuis la veille encore deux jolies femmes mais qui elles aussi étaient inséparables, car pour elles comme pour nous deux, il nous fallait un leitmotiv qui soit tout autant transcendant que notre situation de surfeurs.
Finalement les juges nous permirent de passer à ce qu’ils croyaient être notre ultime nuit en bonne compagnie, alors que de notre côté nous attendions de pouvoir passer à la quatrième journée pour tenter de nous hisser parmi les dix premiers. Par ailleurs, ce fut la sixième journée qui aura rendu ses mérites à la compétition en médaillant les meilleurs.
En effet le final se sera joué sur deux journées dans un décompte minutieux jusque aux ultimes péripéties car les risques pris étaient alors plus en vogue qu’au début de la compétition.
Mais pour cela les qualifications furent gargantuesques, cette fois-ci où, miraculeusement, je me hissais tout juste à la dixième place, Cyril à la douzième.
A présent, deux jours m’attendaient où Cyril n’avait plus qu’à me féliciter à partir d’un mal pour un bien, m’ayant permis d’accéder à ce niveau, à ce « faste » du service rendu.
Et je lui promis qu’à mon retour dans la Capitale, quel que soit justement mon classement final, je n’aurais plus aucune peine à nous permettre à tous deux de vraies beautés comme on en rencontre que dans le grand luxe.
Car et je vais vous le dire sans ambages, j’étais le quatrième français classé alors que Cyril n’en était pas moins le sixième, un australien Forthland étant presque assuré de gagner le championnat, qu’il gagna d’ailleurs.
Finalement, je n’eus pas la plus mauvaise place, sixième, alors qu’en amis bientôt fiers de notre escapade nous parut miraculeuse, étant quasiment des débutants ;
Cependant nous nous plûmes à rencontrer de nouveau par inadvertance les deux jeunes femmes que nous avions fréquenté, près de notre auberge de jeunesse.
Alors elles se joignirent à nous pendant toute la seconde quinzaine de juillet. Et cela dans l’expectative du championnat de la prochaine année où elles se sentaient, au regard de notre aventure à se déployer largement pour nous accueillir dès lors à nouveau.
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En vérité l'art est enfermé dans la nature; celui qui peut l'en extraire, celui-là est un maître.
Albrecht Durer
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