L’homme du pilori
Ô sinistre voisin, que me vaut ton horreur
Silencieuse et glacée, et quelle fut ton erreur ?
Tu souffres, me dis-tu, le soleil te chagrine
Et le crime charmant lacère ta poitrine
On me dit que tu jouais une fois la nuit tombée
Et qu’aux bras de tes nymphes, et le buste bombé
Tes ardeurs s’égaraient à leur impertinence
Sans connaître jamais la sage continence
Et l’autre nuit déjà , avant le douzième coup
Un chaleureux esprit s’enfuyait dans ton cou
Et trouvait un éclat dans ton sourire hagard
Quand la douce étincelle emplissait ton regard
Sous les mêmes étoiles tu décidas encore
De fustiger le temps, d’ajuster le décor
Et d’étouffer la nuit, d’un stupéfiant brouillard
Qui rendait à l’enfant lequel fut au vieillard
Ton foisonnant destin est comme ces fourmis
Qui te parcourent et prennent ce qui leur est permis
Mais ! Le croissant de lune vient de me révéler
Que le gibet brandit mon corps écervelé !
Affreuse décadence, la froide sensation
Décrit dans sa douleur mon chef d’accusation
Me voici à jamais souriant et sordide
Comme je regrette le temps de la fraîcheur candide !
Ilies Belhadj
La vie est-elle trop dure pour être affrontée en permanence ? Que valent ces subterfuges qui nous le font oublier ..?
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Ilies Belhadj