J'appartiens à une personne charmante et qui a souvent besoin de moi. En effet, je suis indispensable car je vais vous décrire mon utilité. Je suis un petit crayon de papier.
Sans moi, elle ne peut faire ses courses. car, devant chaque article trouvé péniblement dans le rayon, moi, qui était bien au chaud au creux de sa main, je suis réveillé pour tirer un trait sur un papier de plus en plus chiffonné. Griffonner, c'est mon métier.
Quelquefois, je ressens un grand vide et je roule sur un sol dur, j'ai cru ma dernière heure arrivée, mais non, on me ramasse et cela recommence.
Oh, bien sûr, si j'étais resté dans le sac à main à côté du beau stylo noir et or plutôt que d'être compressé dans une main nerveuse, je n'aurais pas eu une vie si pleine d'aventures.
Je ne suis pas très beau, je ne fais même pas la taille normale d'un crayon de papier, ma mine n'est jamais bien taillée et ma tête a été entourée d'un métal avec une gomme usée. Mais, à chaque sortie du fond de ce sac sombre, c'est la lumière, les couleurs et surtout la main qui me tient me serre très fort.
C'est là , que je sens, que sans moi cette main-là est perdue. Surtout quand elle me rend ma première utilité, écrire des mots oubliés sur un espace de plus en plus petit.
Il m'arrive de m'égarer et de me retrouver dans une poche. Est-ce la droite ou la gauche, je ne sais pas, mais il y fait chaud, c'est bon. Sauf que l'on me retire bien vite, pourquoi ?
Être un crayon de papier dans un sac à main, c'est aussi nécessaire pour sécuriser la mémoire de ma propriétaire que tous les médicaments que l'on peut proposer aujourd'hui,
Alors oui, je suis fier d'être au fond de son sac à main et j'aborde des couleurs rouge et orange pour que l'on me remarque bien, Malgré tout, j'aime les voyages et chaque poche de ce sac m'intéresse, c'est mon seul défaut, la dispersion.
Bien sûr, cela énerve mon utilisatrice mais lorsqu'elle me retrouve, j'éprouve tant de soulagement exprimé que j'adore jouer à ce jeu-là .
Il est tellement agréable d'être désiré pour un crayon de papier.
Sans la mine que je renferme, je ne serais qu'un morceau de bois. Mais ma mine c'est mon cœur, un coeur qui peut s'effacer, un coeur qui peut s'exprimer, un coeur gris anthracite dont la couleur ne variera jamais.
C'est la couleur de la course effectuée.
Sissounette
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Geneviève
