TANT DE FLACONS JOLIS...
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Respirer ces parfums logés dans ma mémoire
Comme un très vieux refrain chanson d'un autre temps,
Comme un sachet troué tout au fond d'une armoire
Éveille l'impression d'un instant attendu.
Alors en un endroit bien loin de tout printemps,
Je recherche l'enfant qui courait presque nue.
Il me vient à l'esprit, maligne butineuse,
La bonne odeur de miel, d'encaustique senteur,
D'humidité cachée derrière les pleureuses,
Ces tentures velours aux motifs camaïeux
Qui masquaient en leur temps la verdâtre laideur
D'une porte-fenêtre au cache-cache heureux.
Mon cœur est grand ouvert, comme un ciel sans nuage
Où viendrait se mêler le sent -bon du dimanche,
Entre d'autres senteurs dans mes nues de mirage.
Ces arômes de vie font en bouquet latents
Tant de flacons jolis d'où tombe en avalanche
L'apaisante fraîcheur de mon contentement.
Le nez d'un Cyrano ne pourrait y suffire :
Humer l'air d'autrefois, gouteuse madeleine,
Je ne sais si pour vous? Moi j'aime encor' le dire,
Il pleut des fantaisies quand mon humeur s'évade,
Et quand je vois surgir au couloir de mes peines
Un papier peint fleuri de bouquets bigarades.