C’est ma peine que je porte comme un boulet qu’on traîne
Et ce bruit, mes sanglots, comme le cliquetis des chaînes.
Moi qui marche, absent, ma route longeant le vide.
Pendant qu’en fond d’abîme, la fin m’attend avide.
Là s’arrête la terre, mon chemin s’interrompt.
Mes yeux scrutent un abysse dont on ne voit le fond
Où une amie m’attend, la Faucheuse éternelle,
Elle qui me tend les bras, me sourit et m’appelle
Il ne me reste rien, même pas toi, mon âme.
Je ne veux plus souffrir, fût-ce pour cette femme.
A quoi bon mon amour qu’elle ne partage pas
Et toute sa douceur si elle n’est pas pour moi
Alors c’est bien ainsi, et Dieu, que tout s’arrête !
Je veux rendre ma vie sans qu’elle s’en inquiète
Et partir discret en la laissant sereine,
Qu’elle n’ait jamais idée du degré de ma peine
Qu’il n’y ait pas de larmes, ni de cris, ni pitié,
Rien qui puisse affaiblir mon cœur dévasté
Et pour ce dernier saut, qu’en fin je m’incorpore
Pour lier à l’humus cette vie que j’abhorre.
Ce que je ne veux pas ! Absolument ! Jamais !
Qu’elle pense à moi, parti, juste parce que j’aimais.
Et même si c’est vrai, c’est ma vie et mon temps,
C’est cet acte d’amour que je brandis, mourant.
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Nous aurions tous besoin d'ĂŞtre la merveille de quelqu'un d'autre.