Un frisson envahit la forêt
les arbres ne tiennent plus en place
le vent manque d'espace
la beauté affiche sa plus belle face
un visage de femme
Dans une clairière malmenée par le temps
et prise d'assaut par une armée de géants
une robe tournoie au milieu des rêves
ceux de l'enfance déjà enfouis sous terre
et tous les autres encore à portée de main
Un corps s'allonge dans l'herbe chaude
et offre au soleil son premier festin
mais Dieu veille cette beauté fragile
ce cadeau du ciel livré comme il se doit
aux regards affamés d'en-bas
Quand Marie reviendra sur ses pas
demain ou un peu plus tard
la forêt aura dévoré la clairière
sa beauté se sera égarée
mais ses rêves d'enfant engloutis dans l'écorce du temps
refleuriront chaque printemps.
----------------