J’ai reçu votre pli, idée avant la lettre
Le facteur de la nuit s’est trompé de maison
Mais cela ne fait rien l’être demeure un être
Quand dispose le cœur qui soumet la raison.
Excusons le commis pardonnons la méprise
Nos missives étant bouteilles à la mer
Un sourire de joie à vos beaux yeux la grise
L’illustre « déraison » l’inconnu dans la chair.
La pensée est son fort lorsqu’il ose le rêve
L’ami est amoureux, l’amoureux est tamis
Au soleil dans l’azur qui fait briller la grève
Où s’échoue le songe en les vouloirs démis.
Il n’appartient qu’à vous d’un peu le reconnaître
L’amant qui vous attend en vos tendres desseins
Qui sait ce qu’est avoir et qui sait ce qu’est être
Au dessus du nombril et au-delà des reins.
Il vous promet aussi dans des appâts de verre
Les mots les plus ardents et le verbeux des sens
Que peut l’écorché vif exhumé de la terre
Pour étourdir le ciel de chauds baisers d’encens.
Il n’est pas du réel mais il n’est pas un ange
L’amant imaginé appartient au futur
Qui vous sera présent étranger non étrange
Et s’offrira à vous corps mi-vert cœur mi-mur.
En vous parlant à vous vous êtes si cassandre…
Vos mots heureusement convoquent les échos
Qui sécheront vos pleurs et jetteront la cendre
De vos maux par delà les balises des beaux…
*En concurrence loyale avec le poète Cocan…
Vois-tu, chère Jessye, on se vole dans les plumes pour vos si beaux yeux !
----------------
Prière ne pas remonter mes anciens textes, merci
Le tagastin: quand on vit d'amour et de vers, il faut assumer ses coliques!