Hululement plaintif, long et sulfureux,
Déchirant la toile sombre sirupeuse,
D’une nuit calfeutrée et peureuse,
S’allongent alors, du voile dédaigneux,
À grande vitesse, sur la voie longue et tracée,
Déboulant à chaude et fracassantes enroulées,
Un monstre trempé d’aciers flamboyants,
Le train de minuit, aux engrenages géants.
Entrelacement de fumée, sortant de la gueule draconique,
S’étendant voluptueusement avec le vent,
Dans la chaudière, s’accumule sa bave lavique,
Le mâchefer, dégouline odieusement entre ses dents,
C’est l’enfer, à sa gorge les soupapes fulminent,
Sa salive ardente entre en ébullition, il rumine,
Les vapeurs acides entraînent en saccades les bielles,
C’est ainsi que passe, cet ange noir industriel.
Aathahorus 25/11/2013
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Il n'y a pas d'amour, pas de douleur, pas de jours heureux et de malheur sans vie.