Ancestral rituel, la fête du henné…
Et fleur d’oranger en fragrance
Qui réveille un instant, d’espoir le cœur peiné
Au beau chapitre de la chance.
De nuit, percussions et répercussions
En mon sein, ma tête et mon âme
Avant qu’il ne touchât la flamme
Je respirai l’encens dans les vibrations.
Axés au bout du pouce, les douze tambourins
Tonnaient flagellés dans la grâce
Dont vives démontraient mi-ouvertes les mains
Et leur tremblement dans l’espace.
Le chœur en blanc et rouge entonnait le refrain
D’un chant voulu danse et sagesse…
Mu par sa trompeuse paresse
Le rythme évocateur du roulis d’un vieux train.
Et deux verts étendards battaient l’air, éclatants
Géants éventails pittoresques
Au-dessus des fakirs, ces ascètes battants
Aux inflexions barbaresques.
Et l’hôtesse des lieux arrivait par moments
Arborant une étoffe verte
Blanche ou bleue, chacune offerte
A un djinn supposé apaiser tels tourments…
Combien de fois je fus spectateur amusé
Avant d’avoir la chair de poule
Combien de fois je fus par le rythme abusé
Et dans l’extase faisant houle.
Mon esprit et mon corps étaient ceux d’un lion
Qui fusait seigneur dans l’arène
Où un cheikh mi-nu et amène
Défiait le pilum qui pliait à son flanc.
Et dans la faune humaine entendais tous les cris
Que poussaient les terres sauvages…
Même les longs youyous des femmes étaient pris
Pour d’antédiluviens ramages.
Ombres de l’irréel, s’adonnant à leurs jeux
Favoris entre les bougies
Qui fumaient leurs mèches rougies
En se mouchant aux sons, tantôt pleins, tantôt creux.
…….. (à suivre)
Le soliloque du henné annonce une série de poèmes de dix strophes à travers lesquels j’ai l’ambition de restituer mon propre ressenti du féerique que peuvent contenir les pratiques sociales traditionnelles sur une partie de la rive sud de la grand-mare et dont l’autre rive ne sait que très peu. Pour l’amour de la poésie et pour le plaisir du partage
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Prière ne pas remonter mes anciens textes, merci
Le tagastin: quand on vit d'amour et de vers, il faut assumer ses coliques!