Le Rhin s'ennuie dans son lit
la plaine s'est éloignée de lui
les amants ne se rejoignent plus
leur idylle s'est repliée avec la dernière crue
Vieux Rhin
ta mère grelotte sous la neige
et s'épuise à te faire courir vers la mer
dans la plaine tes eaux se divisent
et se réconcilient sans cesse
reflet d'une longue tragédie
trop lourde à porter sur ton dos
Jeune Rhin
souviens-toi des débuts de printemps
où encore adolescent
tu grimpais sur les berges
inondais les champs
caressais les maisons
et te glissais sous les lourdes portes en chêne
puis chassé à coup de seaux
revenais plus tard déployé ta mauvaise
à hauteur de coeur
Sur les bords du Rhin
il suffit d'un rien
pour glisser des dalles froides
dans la tourmente.
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