Plaisirs douloureux
D’une fontaine Romaine
Jaillissent nombre soupirs
Esquisses de plaisirs
Palais oublié
Ou temple de romances
Etrange bâtisse antique
Suspendus aux murs
Lauriers et hibiscus
De leurs parures
Dissimulent les fers des ouvertures
Le feu de quelques Bougainvilliers
Lié au calme apparent
D’un flamboyant renaissant
Diffuse une lumière d’Orient
Furtifs quelques rayons
Du soleil couchant
Sur une forme alanguie
Jettent leurs dernières forces
Une belle à la peau d’ébène
D’un simple pagne vêtue
Lui couvrant Ă peine
La taille et un rien en dessous
A son cou
Un imposant collier d’argent
Poignets et chevilles
Enserrés de bracelets de même facture
Sa poitrine nue
Lourde et orgueilleuse
Auréolée de deux boucles d’or
Défie l’apesanteur
Le satin de sa peau
Savamment huilé
Brille de mille reflets
Sous le feu d’une lampe
Discrets gémissements
D’une porte entrouverte
Aussitôt refermée
Sur le somptueux dallage
De marbre rare
Quelques pas rapides
Une ombre se dessine
Près de l'oisive
Pas un mot pas un cri
Ne monte de la couche
Esclave domptée
Probablement enlevée
Au cours d’une campagne guerrière
Ou pire vendue par les siens
La belle captive
Sans crainte se lève
D’un geste élégant
De son simple pagne se défait
D’un même élan
Prisonnière et geôlier
Dans les bras l’un de l’autre
Unissent leurs désirs
Nulle violence
Nulle contrainte
Malgré les liens
Qui entravent leur passion
De caresses en baisers
De soupirs en râles de plaisirs
Dans le secret des mots chuchotés
S’étourdissent les deux amants
Lui Ă son royaume
Elle Ă sa condition
Tout deux sont retournés
Avec dans les yeux une grande souffrance
Les plaisirs…douloureux…
Kernanet
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D'une succession de mots naissent des phrases qui font des histoires de tout et de rien....
"Alain"