AMOURS DE JEUNESSE.
Intime il restera tel un tortionnaire
Le fantôme pesant du prude dromadaire
Qui rumine toujours mes verts égarements
Et balance serein sur mes vieux froissements
Et sur cent souvenirs d’amoureuses débâcles
Tassant le Sahara en polaires embâcles.
Je dégraissai ma bosse au piquant des sommets
Me dopant d’océans et d’astres calumets
Jusqu’à ce que je vis la bête cinquantaine
Coller à mes talons et boire à la fontaine
Qui savait m’abreuver de l’eau de vanité
Pour un autre voyage en quelque vénusté.
Que ne fut ma douleur lorsqu’apparut Narcisse
Me montrant dans cette eau mon reflet franche esquisse
Riant des mes rides et de mes blancs cheveux
Et d’un cuir désormais moins halé que terreux
Et je compris alors que s’achevait ma quête
De ce tout idéal en une autre conquête.
Le temps de la vigueur a toujours une fin
Et qui toujours nous laisse un peu sur notre faim
La jeunesse n’étant après tout qu’éphémère
Et lâche nous livrant nus au tortionnaire
Qui flagelle content le nostalgique dos
Pour faire dégorger maint amour sous ses maux.
Amour ou non amour ? Bah, la question vaine !
Le tout étant au cœur de l’intention reine…
Ma réponse est que j’aime avoir été aimant
Avoir été aimé, en vrai, en faux-semblant
Quand bien même, jamais, je ne pus sous mes frasques
Savoir l’heure fatale où devaient choir les masques.
C’est que toutes vinrent un jour sans prévenir
Amantes pressantes avalant l’avenir
Amantes au présent belles parmi les belles
Mutines à souhait mais mutines rebelles
Et partirent un soir se perdant dans les vents
Reines au cœur mouvant timonières d’un temps.
Je connus des muses avec trop de sagesse
Concevant leur idylle en prison forteresse
Ainsi que des Circé se donnant bien du mal
A changer à leur goût mon coté animal
Et tant de Dianes imbues d’indécence
Hululant dans la nuit de faux vœux d’abstinence.
Fidèle cependant est le doux souvenir
Des belles que mon cœur aime à voir revenir
Rieuses profitant de l’humeur apaisée
D’une âme que la vie a trop souvent grisée…
Ainsi, mon cher bourreau, trouve encore à damer
Dans toutes ces amours que je ne sus aimer.
A.Alloun
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Prière ne pas remonter mes anciens textes, merci
Le tagastin: quand on vit d'amour et de vers, il faut assumer ses coliques!