Mon jeûne j’ai cuvé toujours paradoxal
A tant aimer le jour et la nuit en offrandes
Et mortel m’enivrer dans le fonds abyssal
Des mystères de Dieu et du sens de ses mondes.
De Rumi à Khayyam assoiffé j’ai vogué
Ne pouvant très longtemps en leurs ports jeter l’ancre
Et j’ai dû recourir au calame intrigué
Par mon vin embrasé au bout de mes jets d’encre.
Le ciel serait un bol que Dieu a renversé
Pour tenir prisonniers la mer comme la terre… ?
Mais leur vin capiteux que je me suis versé
N’a pas su m’enivrer et noyer ma misère.
A.Alloun
* « mais leur vin : celui respectivement extrême des deux poètes… »
P.S/ J’ai fait le vœu de partager, à chaque aube, trois quatrains pensés à jeun, espérant pouvoir en faire 90 à la fin du ramadan…Pour l’amour de la poésie.
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Prière ne pas remonter mes anciens textes, merci
Le tagastin: quand on vit d'amour et de vers, il faut assumer ses coliques!