Quand j’avais mes seize ans
Je tournais le dos aux ans
Je mangeais en m’amusant
Je buvais du thé fusant
Mes journées tenaient raison
Mes nuits rêves en saisons
Rien ne vaut notre maison
De terre et pierre nulle foison
Une routine, étaient mes journées
J’avais pensé faire une tournée
J’allais tout seul frottant le nez
Comme un poupon un nouveau-né
Le puis était le seul refuge
Là où les filles rimaient en tiges
Il faisait chaud, été manège
Je m’étendais comme un déluge
Les yeux fermés j’étais oisif
Sous l’amandier chantait l’oiseau
Lui l’amoureux moi le pensif
Le puis calme son eau fardeau
Quoi que mes yeux étaient fermés
Mes oreilles elles étaient charmées
Une fille arrive sans être armée
Ni jarre au dos ni sot germé
Bougeaient des grains qui chuchotaient
Parlaient beauté à mes côtés
Reine ou princesse, pieds ballottaient
Mains bagués or bracelets ôtés
Rimait son chant à l’oiseau chant
Doux vrombissement drague en cachant
La voix s’accroît en s’approchant
Moi du sournois à l’attachant
Parfum magique ensorcelant
Bruitage doré sonnait en parlant
Moi l’abêtissant je rêvais hurlant
Qu’une JENNIE montait du puis filant
Je classais mes vœux en un clin d’œil
Pas besoin d’écrire ni crayons ni feuilles
Pas besoin de temps ni lieux, bel accueil
Je plonge et je baigne ma main rame et cueille
Je pensais aux vœux de ma mère aussi
Elle voulait tant voir ma vie réussie
Mon père lui voulait un taxi
Mon frère son vœu un repas farsi
Puis soudain je vois une fille assise
Sur son fauteuil roulant sans assise
Pleurant elle regarde courir toutes les muses
Son vœu c’est courir cent mètres sans remise
Je demande alors en ouvrant mes yeux
Que ces pieds regagnent en course tous les lieux
Que sourire des anges des terres et des cieux
Comblent ces lèvres cadeau du bon Dieu
Je dédie ce poème à toutes les personne en difficulté physique, si je pouvais prêter mes pieds à toutes les personnes en fauteuil-roulant je l’aurais fait avec grand amour, j’espère que ce poème pourrait apporter un minimum de bonheur qui exprime mon soutien et ma compati.