Et tu montes caressant le ciel,
Une mère vaincue par le sommeil
L’horizon, ayant lâché la nacelle,
Admire le diamant qui s’éveille.
Tu vas lentement, ta lumière étend
Son manteau si bel et doré qui brille,
Tu sembles dire au pauvre qui attend :
« Rassasie tes yeux de l’or qui scintille ».
Soleil de la nuit ! Qui t’égale en charme ?
Ni les femmes parées, ni les cadeaux.
Tous, admirant ta beauté, se désarment
Le ciel est ta mer, tu es son radeau.
La nuit, par respect pour toi, s’adoucit
Les étoiles, tout autour, sacrent reine
Celle qui embellit là et ici
L’étendue où elles vivent sereines.
Ne nous oublie pas, toi, belle lune
Poètes et amant s bercés par le sort
Éclaire encore plus et toujours nos dunes
Chanceux, malchanceux, éveillés et morts.
