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Si bref est le printemps après l’hiver si long
Quand les baisers de l’aube par un glacial matin,
Font sangloter les cimes, emperler les jardins
De cruelle rosée, mordante de frissons.
L’azur comme un oiseau vient déployer ses ailes
Penché sur un berceau aux mille fleurs fripées?
Engourdies de douleurs sur leur tige glacée
Il éclot un ballet de jupons de dentelle.
Le feuillage transit, piqué par un rayon
Timide mais osé, encor' jeune d’aurore,
D'un rai bien malicieux lentement évapore
Une larme de nuit suspendue aux boutons.
Le jour prend son envol sous un soleil radieux
Sous l’iris de doux cieux le moineau s’égosille,
Posé sur la poutrelle qu’une glycine habille,
Il tente une envolée battant l’air, tel un dieu !
Le printemps a le cœur percé de gris nuages
Ils lui volent son temps lui prennent sa saison,
Quel est soudainement cette triste oraison,
Qui lui ôte la vie et son plus beau langage.