POUSSIERE DE TEMPS...
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Je quitte sans regret le monde où tu vis,
J'ai depuis trop longtemps autour de mes murs d'ombres,
Laissé les souvenirs s'enrouler à ma vie,
Quand pour les raviver, tant ils étaient en nombre,
De ma fièvre d'aimer, je les consolidais,
Afin que chacun d'eux s'agrippe à mon esprit.
Je grimpais au sommet de mes alexandrins
Verbes, ils s'évadaient, libres d'une cavale.
Voir leur envolement fuir leur inclinaison,
Et battre le tambour au rythme des matins,
Dans les décombres nus de phrases rudérales
J'avais monté les murs de ma propre prison.
Ton coeur sans le vouloir avait saisi mon âme
Et dans ma tour de Nesle où tu me visitais,
Dans ce monde étroit où l'on ne tient qu'à deux
Je me voyais flétrir sans plus de mélodrame,
Pareille à ces fleurs pâles qui, de dalles étouffées
En poussière de temps sont oubliées des yeux.
Je voulais vivre ailleurs, sous d'autres horizons
Loin de l'attente vaine de quelques mots aimants,
Ils avaient tant manqué à ma vile espérance.
Distiller leur nectar, miel de douce émotion
Auraient comblé les souhaits d'une convalescence
Maladie d'un amour sans son prince charmant.