Dans un jardin que je dessine
Sur ta peau blanche et cristalline
Bien lentement je me promène
Et doucement je t’y emmène

On y récolterait suaves
Les roses que le temps délave
Et mon reflet, près des roseaux
De l’étang te semblerait beau

Dans le jardin que j’imagine
Sur ta silhouette opaline
Ferme les yeux, je t’y entraine
L’aube m’y semble bien sereine

Au loin serait une cabane
Une promesse, en filigrane
Où mai précéderait avril
L’amante saison pour exil

Dans un jardin, jardin d’hiver
En un battement de paupière
Je t’inventerais un refuge
Où nous protéger du déluge

Et pour altérer notre éclat
Puis ne jamais se trouver las
J’arroserais votre insouciance
A l’encre de quelque romance…

« Mais ne serait-ce qu’un mirage ?
Voyez-vous je n’ai guère l’âge
De vouer jeunesse et printemps
Pour un poète et ses romans -…

« En ce jardin que tu refuses
Voici que je t’érige en muse
Mais dans un lit où tu t’allonges
Je ne puis être que mensonges… »