-I-
En un coin de mon legs, opérant comme un gène
Le fantasme surgit, ocre et acre et si fort…
N’est pas mienne, pourtant, cette profane peine
De l’ombre millénaire animée dans sa mort.
Et l’esprit de muer, tel un voile qui flambe
Sur une vision à « di arte morire »
Bravant l’espace-temps et déroulant ingambe
Pur sang allant l’amble, le beau Guadalquivir.
Et au-dessus, joyau, la sublime Cordoue
Retour paradoxal des songes assourdis
Diamants scintillant en l’épaisse gadoue
Des vieilles factions et leurs complots ourdis…
Lors que croissant et croix, l’un à l’autre succède
Dessus la Mezquita, au chant de l’armada
Mes yeux s’écarquillent et vaincu mon cœur cède
Au charme céleste de la belle Wallada.
-II-
A moi poétesse ! Je quémande indulgence
A l’ombre de tes cils, Je pleure et me morfonds
Tes larmes sont miennes, pourquoi cette distance
Qu’encore je subis des deux bleus océans.
De haïr nos amis, les princes, tes esclaves …
Dis-le moi, Wallada, Que m’accordes le droit
Et l’eunuque traiter de brave entre les braves
Par ma foi, princesse, j’en édicte la loi…
N’est-il, poétesse, freux mais de bon augure
M’amenant à son bec, le billet espéré
Où l’encre de tes vers, fait divine parure
Sur le sein d’un amour, qu’on crut pestiféré…
Et l’encre de tes mots est ancre à mon navire
Que le rêve charge de l’or de tes cheveux
Et que soulage un vers de tous maux leur empire :
« Qu’unisse à jamais Dieu, les maillons de nos vœux ! »
-III-
Je suis ton Ibn Zeydoun, maître de poésie
Que ton cœur a choisi et qu’adulent les cours
Que chantent magiques les nuits d’Andalousie
Et les soleils ardents en l’azuré parcours.
Et sans lune, les nuits, ici, sont des aurores
Que j’évoque pour toi, Levant en occident
Astre en tous les Livres, lune et soleil des maures
Alors, pourquoi palais pour ta langue est prudent ?
Lorsque va jalousie en judas de bravade
Et ne pleure ton cœur qu’en mon cœur éploré
Tu forces mon exil, reine, mon omeyade
Pour qu’aux yeux de Jawhar, je sois mieux honoré.
Prends ma vie avec toi, tu sauras au grand âge
Que le temps m’a donné à tout jamais ta main
Tant de cœurs après nous feront pèlerinage
A Cordoba, joyau des amours de demain.
A.Alloun
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Prière ne pas remonter mes anciens textes, merci
Le tagastin: quand on vit d'amour et de vers, il faut assumer ses coliques!