Poème accroché dans la cage d'escalier de cette vieille maison. Nous avions beau demander gentiment de respecter les lieux rien n'y faisait, depuis chacun y met du sien comme quoi la poésie adoucit les mœurs
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Je suis votre escalier, un peu tordu, vieux, dépassé
Vous caressez ma rampe, et grimpez quatre à quatre,
Car sans ménagement, mes marches vous usez.
Je grince, je rouspète, mais vous le savez bien
Trois siècles derrière moi ont usé mon maintien
J'en aurais vu descendre des pressés un peu fous,
De belles demoiselles en ruchers et froufrous...
De ces vieux qui, tremblants, endimanchés d’été
Descendaient sans un bruit pour ne pas déranger.
Aujourd'hui vous volez, courez, toujours pressés,
De la fumée, des cris. Je dois le confesser,
Si une marche un jour vous mettait sur le cul
Vous m'en verriez ravie, sans mal bien entendu.
Je vous supplie encore, soyez donc raisonnables,
Descendez je vous prie en douceur estimable,
Mes marches sont mes dents je vous sais bien chaussés
Voulez-vous, SVP de m'emprunter plus "légers"
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Quand le poème a des beautés, quelques taches ne me choquent pas