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Les Landes s'enracinent en profondes mouvances,
Face aux dunes dorées aux courbes magnétiques,
Les géants, troncs marbrés de résine laitance
Semblables à une armée, observent l'Atlantique.
Dites à l’océan à l'écume sévère,
Combien triste est la grève qui borde ma forêt.
Près des rochers grisâtres, immuables compères,
Se dressent indifférents nos vieux pins fatigués.
Dans un doux bruissement d'abord imperceptible
Des élytres en vol teintent l'horizon d'ambre
Les branches malmenées balayent l'invisible,
Le ciel et l'océan soufflent un jour de cendre.
Bruyant comme un essaim bourdonnant aux oreilles
Le sable en rafale cingle les résineux,
Et l'on entend craquer dans leur coeur en sommeil
La colère du vent suivant les chemins creux.
Des centaines d'aiguilles arrachées aux ramures
Entrainent avec elles, béatement ouvertes,
Des pommes-pin fragiles dentelées d'écorchures
Laissant aux pieds en deuil le tapis d'une alerte ...
Sur les dunes plissées alourdies d'eau saline
Les vapeurs de brouillard glissent et se faufilent,
Caressent les fougères de leur fraîcheur marine,
Sur la bruyère rose, des diamants bleus rutilent.
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Quand le poème a des beautés, quelques taches ne me choquent pas