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     Les bannis / Les anarchistes de la Dahra... Chlef, ex OrlĂ©ansville/ AlgĂ©rie 1888
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Expéditeur Conversation
Abdelkader
Envoyé le :  3/11/2012 10:45
Plume de platine
Inscrit le: 31/12/2006
De: Chlef / Algérie
Envois: 7615
Les bannis / Les anarchistes de la Dahra... Chlef, ex Orléansville/ Algérie 1888
Acte 2 : La diligence

.../...

Acte 2 : La diligence

-« Monsieur Régnier, monsieur Régnier, votre diligence est là », cria un jeune militaire de loin pour informer Paul de l’arrivée du transport qui devait nous mener à Orléansville, située à 1 kilomètre de la gare des trains.
-« J’arrive !!! », reprit Paul en remerciant l’employer du buffet pour son bel accueil et son bon café. Il lui promit de le revoir, confirmant qu’il comptait s’installer définitivement en Algérie. Il était ravi et fier d’avoir des sympathisants dans la région, il dit que ça lui éviterait l’effort de se présenter aux gens au moins, toujours avec son accent clair fourré de rires francs.

-« La diligence est une voiture
Qui porte les hommes dans la nature,
C’est un carrosse où les portières
Ont un coffret lié derrière. »

-« La diligence possède des sièges
Et une toiture conçue de liège,
C’est un confort aux passagers
Qui rêvent au bout de leurs trajets. »

Le train vers Oran dégageait ses vapeurs denses en s’éloignant avec son vacarme de la gare qui reprit peu à peu son calme habituel, on n’entendait plus que le bruit des ouvriers actifs selon la manière du contremaître à leur dicter des ordres avec des cris qui frôlaient le harcèlement. La gare se vida vite des voyageurs qui prirent chacun sa destination, les groupes de militaires se dirigèrent vers la ville à pied, nous nous installâmes en diligence attendant le départ vers Orléansville.
La diligence roula après que les passagers soient tous montés à bord et les bagages bien serrés dans les males derrière. Le postillon prit les rênes et tira un coup au mors des chevaux qui s’exécutèrent et s’engagèrent dans un sentier battu au milieu d’un bois de pin. Nous étions cinq dans ce véhicule qui pouvait porter jusqu’à huit passagers, Paul est Marie étaient siégés en face de moi, d’un monsieur d’un certain age et d’un jeune européen qui semblait pensif et profondément distrait. Les sièges étaient en cuire rouge capitonnés de boutons dorés, on pouvait observer le bois de la pépinière à partir des vitres larges aux cotés du carrosse, les arbrisseaux et les herbes sauvages juchés aux pieds des pins dégageaient une odeur de terre sous la pluie automnale, salutaire après le passage des grandes chaleurs de l’été.
-« Ca roule, ça roule », fit Paul dans un ton chantonnant, ce qui fit sourire l’ensemble des passagers.
-« Oui monsieur Régnier, ça roule toujours, c’est comme la vie », dit le vieux monsieur assis à mon coté, petit mais bien portant, blanc avec des cheveux gris et soigneusement peignés, des lunettes rondes reposaient sur ses joues rouges et bien enflées. Il avait un gros cartable en main et une serviette cartonnée avec plein de documents qu’il scrutait de temps à autres au buffet de la gare, son costume de safari lui donnait l’air d’un touriste en quête de rêves étranges et d’inspiration.
-« Tiens !!! Vous me connaissez vous aussi monsieur ??? », rétorqua Paul avec étonnement, « C’est sûrement dans les journaux que vous m’avez vu », poursuivit-il sans trop réfléchir. « Tu vois Marie comme je suis célèbre, le monde me reconnaît même dans ces contrées éloignées du vieux continent », ajouta-t-il en se tournant vers elle, bavard comme il était, avec arrogance avant d’enchaîner avec son rire particulièrement nonchalant.

-« La diligence s’en va rouler
Au trot des bĂŞtes sans reculer,
Dans un sentier bordée de pierres
Qui longe le bois d’une pépinière. »

-« La diligence hippomobile
Traverse les rues d’Orléansville,
Tirée d’une force de chevauchée
Qui obéit au vieux cocher. »

-« C’est exact monsieur Régnier », répondit le petit l’homme dès qu’il trouva l’occasion de placer un mot au milieu du chahut de son interlocuteur. « Je vous ai entendu crier « vive l’anarchie » à la gare, cela a confirmé mes doutes, autrement je vous ai reconnu dès le premier regard ».
-« Je suis Jean Binet, je suis journaliste à la retraite, je suis ici dans le cadre d’une recherche personnelle que j’entame sur les traces d’une ancêtre mère supérieur dont le bateau a échoué dans la cote méditerranéenne au début du siècle, je suis enchanté de vous rencontrer », dit le petit homme en saluant Paul de la main.
-« Enchanté également », répondit Paul en tendant la main pour retourner le salut à Jean. « Votre recherche semble passionnante, j’aimerais connaître d’avantage sur cet épisode que j’ignorais jusque là », reprit-il calmement cette fois.
-« Il est rare de rencontrer un politicien qui s’intéresse à l’histoire, les politiciens font plus dans les finances et dans l’économie normalement », retourna Jean la parole à Paul quand il sentit ce dernier calme et disposé à l’écouter.
-« La politique est le devoir de tout un chacun, l’histoire est une passion personnelle », reprit Paul brièvement en s’attachant à la nature qui défilait derrière les vitres.
L’éclaircie du soleil soudain miroitait des rayons dorés sur les feuilles des plantes imbibées de rosée de pluie, L’odeur de la terre remplissait les airs que nous humions à volonté. La pépinière était un espace follement boisé de plantes et peuplé d’oiseaux et de petits animaux, l’ombre des arbres donnait à la verdure un teint sombre et humide, l’accès à certains endroits était difficile à cause de la densité de la flore dont les branches s’entremêlaient, glissaient par terre et s’agrippaient aux troncs des pins hautains.
La ville parut enfin, après les dernières branches de la forêt, nous pouvions observer de loin ses rues et ses gros immeubles situés en bas de la colline. La diligence prit un chemin sinueux et rocailleux dans un terrain sec et presque vide, seuls quelques arbrisseaux de jujubier épineux qui ont résisté à la canicule estivale se faisaient remarquer ça et là sur cette colline aride. Les chevaux prirent une descente qui offrait une vue sur Orléansville et sur la rivière du Cheliff qui glissait tendrement dans son lit au milieu des champs et des plantations d’agrumes.
-« Voilà Orléansville monsieur Régnier », dis-je à Paul en montrant du doigt la cité qui paraissait majestueuse avec ses murs dans cette crevasse fertile entourée de monts.

-« La diligence s’engage au trot
Des bĂŞtes qui savent le pas de trop,
Voilà la ville en blanc figée
Sur une colline bien érigée ».

-« La diligence s’engage vive,
Sa cloche qui sonne quand elle arrive
Aux murs qui datent d’un temps péri
Aux portes de la messagerie. »

-« La ville me plait de loin cher ami, ce silence qui règne cache tant de mystères qui me passionnent énormément, je me suis bien documenté avant de choisir la région comme terre d’exil, son histoire m’intéresse mais c’est son avenir qui me préoccupe le plus », dit Paul en s’adressant à Jean. « J’ai choisi de rejoindre mon père dans sa ferme près de Pointe rouge, un village côtier à l’ouest de Ténès », dit-il pour interpeller Jean.
-« Ma destination c’est Francis Garnier, un village à l’est de Ténès », annonça Jean pour répondre au dialogue de son compagnon.
-« C’est aussi pour fuir le climat tendu et les pressions du gouvernement en France », ajouta Paul avec un calme de détresse, alors que la diligence contournait le mur afin d’atteindre la porte qui permettait l’accès à la ville.
-« Je comprends votre cas monsieur Régnier, vous étiez à la une de tous les journaux du mois », répondit Jean en observant la grande porte gardée par des soldats africains.
-« C’est la porte de Miliana », dis-je quand le panache eut franchi le seuil de la cité versant dans la place du palais, qui englobait l’infanterie militaire et l’administration de la ville. Le boulevard du sud était une artère commerçante qui conduisait droit vers la messagerie, une rue bordée de ficus servant aussi bien d’ombrelle pour contrer le soleil que de couverture qui protège les passants de la pluie.
-« La muraille avec ses grandes portes sont ce qui reste du fortin militaire construit par les Romains au début du quatrième siècle, c’était l’antique Castellum Tingitanum » , reprit Paul étalant ses connaissances à l’assemblée silencieuse.
-« Les peuples qui se sont succédés après n’ont jamais réussi à instaurer une civilisation dans la région, le pays n’a connu un si grand essor que lorsque les français sont venus s’investir dans ces terres désolées jadis sans âmes et sans états », continua-t-il dans son discours qui semblait découler d’un savoir certain.
-« C’est le maréchal Bugeaud, alors gouverneur de l’Algérie, qui décida de fonder une vraie cité sur les ruines de l’antique Castelum Tingitanum, ravagée par les guerres et par les tremblements de terre fréquents dans la région », rajouta Paul avec un accès de zèle qui m’ennuya beaucoup car je connaissais ces informations que les colons et les militaires de Ténès se répétaient incessamment entre eux, fiers que leurs aïeux aient conclu l’exploit d’un géni dans ces asphodèles accidentées et impossible à œuvrer.
-« Oui, c’est grâce à Bugeaud que la ville a pu renaître de ses cendres, il l’a fondée au printemps 1843, optant pour une cité civile au lieu d’un fortin militaire servant à joindre les bouts de tous le pays », annonça soudain le jeune homme européen, sortant de ses pensées profondes qui le tenaient depuis le départ de la diligence de la gare des trains. Lui aussi avait un gros cartable qu’il tenait sur ses jambes, enfoui dans un costume noir, un nœud papillon entourait le col élevé de son chemisier blanc telle une fantaisie qui présentait le visage d’un homme humble au sourire bienséant.
-« Orléansville tient son nom de l’honneur accordé au roi Louis-Philippe 1er duc d’Orléans, la ville d’Orléans était le premier nom de cette cité que les arabes appellent Lesnam, mais comme il existe une autre ville d’Orléans dans la métropole, la nomination finale était Orléansville », Dit Lévi en accompagnant la parole au geste pour montrer la ville qui poussait encore dans la vallée du Cheliff.
-« Et bien, nous allons apprendre beaucoup de choses avec vous monsieur », réagit Jean aux paroles du jeune européen.
-« Vous paraissez connaisseur et bien informé sur l’histoire de la région, à qui avons-nous l’honneur ? », questionna Paul le jeune homme en face de lui.
-« Excusez-moi je ne me suis pas présenté, je suis Lévi Wilfrid, je suis médecin affecté au dispensaire de la ville de Ténès, je suis ici dans le cadre d’une opération humanitaire, je participe avec l’église à un programme qui consiste à éliminer les nombreux cas d’épidémies qui se propagent rapidement chez la population villageoise », répondit le jeune européen.
-« Je suis de conviction juive, mais cela ne m’empêche pas de travailler avec les chrétiens », ajout-il en souriant, une remarque qui provoqua un rire sans aucune gêne chez Paul.
-« Ravi de vous connaître monsieur Lévi, moi je suis de conviction nulle, après moi c’est le déluge cher ami », dit ce dernier mâchant ses mots entre ses rires singuliers.
-« Chacun est libre de son avis », relança Jean avec un air sincère, sûrement secoué par la franchise brutale de Paul.
-« Oui, la liberté est notre grand slogan, la liberté se gagne par l’œuvre que chacun fournit au cours de sa vie, nous sommes tous libres, mais pas tous égaux mon ami », reprit Paul avec un ton aussi sérieux que celui de Jean.
-« Je connais assez bien votre façon de voir la liberté, l’anarchisme est une doctrine politique individualiste isolée qui suggère des droits différents selon la fonction des individus, alors que le communisme et le capitalisme du nouveau continent proposent un comportement de masse qui fait la force de tous les individus », relança Jean dans une discussion qui semblait sans fin.
-« Je ne partage pas votre opinion monsieur Binet, le communisme comme le capitalisme sont des systèmes qui rendent les individus esclaves d’un chantage imposé par les armes ou par l’argent, c’est des images hypocrites qui dessinent un idéal qui n’existe pas, c’est toujours le clan des royalistes et des bourgeois qui gère », répondit Paul sans afficher de rire pour cette fois.
-« Nous sommes un parti étouffé pas isolé, il me semble que la révolution française n’est pas encore terminée, nous n’avons pas encore dit notre dernier mot », ajout-il avec un calme de mécontentement.
-« Que connaissez-vous de notre mouvement ? Vous n’êtes qu’un aventurier à la recherche d’un conte situé dans un autre temps », s’exclama Paul avant d’enchaîner avec un rire courtois.
-« J’ai eu l’occasion de rencontrer les dirigeants de votre parti anarchiste, dont le plus célèbre Elysée Reclus il y a quelque temps, ils savent tous que votre mouvement est minoritaire par rapport à l’échiquier politique de la nouvelle république, la France est en plein boom économique il n’est guère nécessaire de penser à une révolution », répliqua Jean qui parait informé des agissements de ce mouvement politique que les autorités de Ténès qualifient de brute et de violent.
-« Quelle coïncidence, justement je vous présente Marie Reclus, la fille de Elysée Reclus, notre imminent meneur exilé en Suisse pour le moment, nous sommes éparpillés dans le monde, mais notre conviction est forte pour faire de loin une France libre avec un gouvernement juste et légal », répondit Paul à Jean, étonné de rencontrer la fille du célèbre meneur des anarchistes.
-« Pour une coïncidence, ça en est une, je suis honoré de faire votre connaissance madame », dit Jean en regardant Marie avec un sourire enchanteur.
-« Ravie aussi monsieur Binet, mon père et ses compagnons ont été injustement méprisés par le nouveau gouvernement, leurs réactions agressives étaient des actes de défense légitimes », dit Marie avec une voix douce à l’air mélodieux. Je n’ai pas arrêté de la regarder depuis la gare, belle comme une fleur dans ces lieux épineux d’une ville toujours en chantier, charmante comme un paysage printanier dans ce désert maussade en pleine saison d’automne.

La diligence longeait le boulevard du sud, vide de passants sous une précipitation de pluie qui s’accentuait sous les nuages gros et gris qui couvraient le soleil de cette journée au climat variable. Les boutiques et le marché étaient fermés à cette heure de midi, la majorité des personnes que nous avions croisées étaient des soldats ou des arabes en quête de salut. L’église récemment édifiée ponctuait le boulevard avec ses deux tours grandioses qui imposaient un silence lourdement pesant aux alentours de ce sacré bâtiment. Nous franchîmes le grand jardin public, son petit mur à sous bassement élevé d’une clôture en fer forgé laissait voir la variété des plantes et des arbres qui enjolivaient ce lieu paisiblement beau.
-« J’espère que nous aurons le temps pour discuter de tout ça à l’avenir », répondit Jean à la gentillesse de Marie avec un ton doux et respectueux, avec ses yeux questionneurs qui ne comprenaient pas l’existence de ces grandes personnalités de l’anarchisme dans cette région agricole oubliée du monde.
-« L’avenir en dira mieux, pour l’instant nous subissons l’amère conséquence de l’injustice et du mépris du gouvernement et des élus de Paris», relança Paul, alors que la diligence fit un brusque mouvement d’arrêt exécuté par les chevaux au trot pour un dernier pas, sous l’ordre du clocher qui tira les rênes des freins en huant devant la messagerie.
-« Nous y sommes messieurs dames, tout le monde à terre s’il vous plait », dit le postillon à haute voix aussitôt que le véhicule se mobilisa totalement.


-« La diligence se fait des ailes
Dans ce terrain fait d’asphodèles,
Sur le galop des bĂŞtes qui sautent
Depuis le mur aux portes hautes.

-« La diligence fait le chemin
D’un rêve conçu pour mille demains,
Elle prend au vent ses feuilles mortes
Qui font derrière une longue escorte ».

Nous descendîmes de la petite diligence de service de la gare, la pluie passagère a vite cessé de tomber laissant des éclaboussures et des flaques d’eau un peu partout sur la chaussée. Marie et Paul firent les pas jusqu’au mur pour observer l’oued qui coulait silencieusement au milieu des champs, alors que Jean et Lévi discutaient de loin en contemplant la grandeur de la porte de Ténès, une autre porte qui offrait l’accès à la cité par le coté nord et ouest, gardée elle aussi par des mercenaires noirs africains avec leur uniformes différents de ceux des militaires français. Trois diligences attendaient non loin de là, plus grandes avec plus de chevaux pour tirer ces énormes carrosses et traverser le massif du Dahra jusqu’à Ténès, une ville millénaire côtière avec un petit port et des vestiges qui datent des temps phéniciens.
Je discutai un moment avec les porteurs de bagages, deux arabes avec qui j’échangeai quelques propos sur la situation dans la ville pendant qu’ils chargeaient les bagages de la petite diligence pour les mettre dans l’autre qui attendait le départ vers la mer. Les deux hommes disaient s’y plaire du changement et de l’amélioration des conditions de vie dans la cité.
J’appris par l’employer de la messagerie que la diligence en partance vers Ténès partirait dans une heure, le temps pour nous de nous restaurer pour un trajet qui dure environ huit heures. Il m’informa aussi que nous allions partir dans un convoi de trois diligences de voyageurs escortées par des soldats à cause du climat insalubre dans la montagne. Les autres voyageurs s’approchèrent de nous pour s’informer du départ et des conditions du voyage.
-« Il existe toujours des poches de résistants dans le massif du Dahra, on y rencontre également des bandits qui pillent et tuent les usagers de nos services, mais n’ayez crainte des militaires seront en votre compagnie jusqu’à la fin de votre voyage », dit l’employer de la messagerie avec assurance et sérénité.
-« Donnez-nous des armes on saura se défendre seuls contre ces brigands », rétorqua Paul avec son air humoristique et son rire habituel.
-« Vous serez cinq personnes et deux petites fillettes à occuper la troisième diligence, contrôlez vos bagages avant le départ du convoi », conseilla l’employer avec une voix grave émise dessous ses grandes moustaches cornées et bien entretenues.
-« Mes deux fillettes et leur maman ne sont pas venues avec moi, j’ai changé d’avis à la dernière minute, nous aurions donc un compartiment avec plus d’espace », déclara Paul à ce monsieur de grande taille, portant une tunique de postier qui lui donnait un portrait sévère d’un homme chevronné connaissant les rouages de sa profession.
-« Entendu, je vais noter ça dans mon rapport du jour, j’espère que vous allez passer un excellent voyage », répondit l’employer à l’ensemble des présents.
-« Combien de temps durera le trajet jusqu’à Ténès ? », questionna Lévi.
-« Environ huit heures de route, vous arriverez pendant la nuit, reposez-vous bien, le départ c’est dans une heure », dit l’employer avant de retourner vers ses taches entre un amas de colis, de lettres, de sacs et de paquets variés.

.../...

Abdelkader Guerine
Honore
Envoyé le :  6/11/2012 10:34
Modérateur
Inscrit le: 16/10/2006
De: Perpignan
Envois: 39531
Re: Les bannis / Les anarchistes de la Dahra... Chlef, ex Orléansville/ Algérie 1888
A travers Orléansville j'ai compris pourquoi il était devenu Chlef .
HONORE
Amedyaz
Envoyé le :  6/11/2012 23:30
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 7/8/2006
De: Tafraout Maroc
Envois: 17695
Re: Les bannis / Les anarchistes de la Dahra... Chlef, ex Orléansville/ Algérie 1888








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"Je n'existe que dans la mesure oĂą j'existe pour autrui"
Manet




Mon blog : http://amedyazamazigh.blog2b.net

Abdelkader
Envoyé le :  17/11/2012 23:38
Plume de platine
Inscrit le: 31/12/2006
De: Chlef / Algérie
Envois: 7615
Re: Les bannis / Les anarchistes de la Dahra... Chlef, ex Orléansville/ Algérie 1888
Orléansville est une nomination de la ville pour rendre hommage au roi Louis-Philippe, duc d'Orléans, Le vrai nom de cette cité c'est El asnam, qui veut dire les idoles, ce nom a changé pour que la ville devienne Chlef après un séisme qui a ravagé la région en 1980... Les habitants n'ont jamais accepté le nom de Chlef, c'est un pseudonyme choisi à la hâte pour des raisons financière au cours de cette période de sinistre...

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