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LA PUNITION D’UN LOUP TROP GOURMAND.
LA PUNITION D’UN LOUP TROP GOURMAND.
Vers le milieu du XXème siècle, un colon français, (dont le nom est bien connu grâce à l’histoire que je vais vous raconter), s’installa aux abords d’une petite ville, à vocation agricole, dans le centre de la Tunisie. Il s’appropria plusieurs dizaines d’hectares dans une vallée des plus riches où il implanta, au seuil d’un mont, sa grande ferme. A vrai dire, cet homme, en sa qualité de bon agronome, ne perdit pas du temps pour se mettre à l’œuvre. Puits artésiens, cultures céréalières et fourragères, arboriculture, horticulture, et surtout élevage (de bovins, d’ovins et de volailles…). Tout le potentiel matériel et technique, ajouté au savoir et au savoir-faire y était mis à profit pour que la terre vierge donnât le meilleur de ce qu’elle pourrait.
Il employa plusieurs ouvriers, non qualifiés, mais qu’il tacha lui-même de tout leur apprendre, chacun dans son domaine. En effet, ils lui devaient beaucoup : habileté, talent et pognon ! Pour cela, en retour, ils lui étaient fidèles, voire même dévoués. Cependant, autant sa générosité, presque paternelle, avec eux, était louable, autant sa colère et sa réaction sévère étaient épouvantables. Il ne pouvait permettre ni laxisme, ni vol, ni perfidie. Gare à celui qui s’aventura à lui chiper ses abricots, fussent-ils verts, il écopa d’un an de prison ferme, jusqu’au début de la récolte suivante ! C’était la règle d’usage concernant le vol d’un produit agricole.
Mais voilà qu’un matin, les bergers s’aperçurent qu’un méchant loup se fut introduit, la nuit, dans la bergerie et eut tué quelques belles brebis bien grossies, mais fatigué et repu, il ne put sauter, à nouveau, par-dessus la barrière, comme au début, quand il eut été léger, affamé et hardi. Alors, piégé dans cet espace, qui lui parut exigu, au milieu des cadavres refroidis, il feignit d’être mort et sur son flanc s’étendit. Aussitôt, ces pauvres bergers s’affolèrent, en se tirant les cheveux, et alarmèrent leur patron. Ce dernier, arriva tranquillement et se pencha légèrement sur la clôture pour mieux voir le spectacle macabre. Il réfléchit un moment en hochant la tête, puis, les voyant lourdement armés et prêts à se venger, il leur enjoignit l’ordre de ne pas bouger. Il s’éclipsa un instant et revint, l’air à la fois sérieux et souriant.
Il ouvrit la porte de la bergerie, s’approcha de la bête qui semblait être péri et lui pénétra doucement, mais profondément, sous la queue, (…) une grosse carotte de dynamite en allumant la fine mèche qui lui était reliée. En ce moment-là , il appela vite deux d’entre eux et leur demanda d’emporter le vilain et rusé canidé par les pattes, deux par deux jointes, de le déposer, un peu loin, dans un lieu découvert, et de venir se cacher près de lui pour mieux regarder. Un moment après, la bête leva la tête, qu’il tourna à gauche et à droite, et croyant être loin de tout danger, après avoir maître et pasteurs trompés, il prit la poudre d’escampette. Mais après quelques foulées, ils aperçurent un petit éclair et entendirent une assourdissante détonation, suivie d’un tourbillon de poussière qui souleva dans le ciel des débris de chair, d’os et de fourrure.
L’histoire du loup du colon « Landry » sert toujours de leçon pour tout être filou et glouton, dont le châtiment est véritablement soulageant pour quelques uns, mais pour d’autres, un peu sévère et intolérant.
05 Avril 2011
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