« A moi, l’histoire d’une de mes folies » disait Rimbaud dans Une saison en enfer. Moi, je vais raconter un plus scrupuleux détail et cela à travers un de mes premiers délires qui se soit livré à moi sans le moindre ersatz.
En effet, il y a quelques années, c’est-à -dire en l’an 2009, étant parvenu avec un groupe de résidents de mon foyer de vie à Center Parcs, en Normandie, il me semble, car ma mémoire fut surtout didactique dans la reconstruction de mes pensées durant ce transfert, c’est-à -dire un séjour de quelques jours.
Et dès lors que j’eus rangé, après m’être installé dans un des deux bungalows que nous avions loué, mes affaires et ma lingerie, je mis à lire Leibniz dont j’avais déjà une connaissance plus ou moins conceptuelle de sa singularité individuelle qui est développée dans La Monadologie, une de ses œuvres maîtresses et c’est pourquoi je pris une approche précise et détaillée dans la concentration de ma lecture.
C’est alors qu’au moment le plus opportun à mes yeux et peut-être le plus essentiellement transitoire de l’œuvre en question, une éducatrice vint me voir dans ma chambre pour me sortir de la consternation qui était la mienne devant tant d’harmonie formelle de l’univers. Car le monde de Leibniz empruntait les chemins escarpés de l’individuation, principe largement développé, ne pouvant proposer à l’homme meilleur réajustement de son corrélat d’unicité singulière et formelle. C’est ainsi qu’apparut le recouvrement d’une liberté qui ne serait plus celle dans la recherche "de son objet" mais "en quel objet", ainsi qu’une adhésion totale à une nécessité totale, ainsi qu’elle sera sa définition paradoxale à partir de Nietzsche.
Mais cette double linéarité anthropologique prononcée en traverse par ces deux philosophes, possède en quelque sorte une fulgurance d’une ineffable folie qui ne peut être contrôlée que par un positivisme où le « pourquoi » pourrait paraître d’abord idiot et ensuite trop réfractaire à un idéal d’une humanité récupératrice de bon sens, alors que son « comment » énumère des moyens et des possibilités de scléroser et de neutraliser l’idéal en question en l’exaltant dans les démesures.
Cependant l’éducatrice m’a bel et bien sorti de cette rêverie à la fois savante et contemplative, pleine de pénétration du sens et d’un complexe à la fois selon une éthique et une ontologie, dans une dualité qui rendrait permissive la transgression si elle respectait les réflexes.
Alors avec l’ensemble du groupe des résidents, nous sommes parti au cœur de Center Parcs, voir les installations, c’est-à -dite tout ce qui du centre est constitué des centres sportifs, culturels ou même des salles de jeux ou de celles de la restauration.
Et ce soir là , nous attendant tous à l’entrée du complexe sportif qui menait à la piscine, j’ai fait une petite excursion dans les toilettes d’un restaurant.
Alors en me regardant dans le miroir, je ressentis en moi comme une projection de tout le mal que je pouvais incarner comme si un démon pouvait invoquer en mon esprit ses pensées et les soumettre à la tentation qui, et je l’ai toujours cru, n’était tributaire que de ma propre volonté, fut-elle bonne, c’est là une autre investigation et, bien entendu, une autre dimension.
Mais bien se connaître, n’est-ce pas avoir de la conscience là où certains tributs peuvent en manquer.
Car le principe d’individuation de Leibniz est le don qui permet à un être d’avoir une existence concrète, donc sociale et individuelle, ce qui peut bien vouloir dire que ce principe se trouve renforcer là où la netteté des à -propos veut faire rigueur dans une prise de parti.
Car cette prise de conscience génère la liberté dont son fonctionnement régule le concret en vertu de l’individualité, qu’elle procède du partage, du profit ou de la réciprocité, dans les parts du marché.
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En vérité l'art est enfermé dans la nature; celui qui peut l'en extraire, celui-là est un maître.
Albrecht Durer
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