CE QUE J'AI DIT...
[img]
[/img]
Vois! Dans les champs où la moisson s’attarde encore,
La faux de son éclair mord la terre dorée,
Et le geste s’étend faisant vibrer le corps
Sous le cri de la lame pleuvent les graminées.
Te souviens-tu semeur,de l’aube violette?
Quand la dernière étoile décidait du matin,
Dans les sillons bien gras, lourds de notre conquête
Ta main avait le geste d’un empereur romain.
Caresse le blé tendre qui se lève et qui pousse
Par le vent de juillet gai de notre labeur,
Cette vague de vie qui chante dans sa course
Fait rouler dans nos doigts les grains couleur de beurre
Tu l’entends qui frémit! L’heure est aux confidences
Un brouillard de nuages portés par les oiseaux,
Semble se soulever transperçant le silence,
En va et viens stridents faisant fuir les corbeaux.
Vois, quand le ciel étendra la pâleur de la lune,
Le sommeil gagnera nos yeux encor rougis,
Pareil à cet enfant qui veut gravir la dune,
Nos rêves s’ouvriront sur tout ce que j'ai dit.