dédié à Mostafa Houmir
Ma mémoire d’enfant grenier de magie
Si pleine d’étouffants souvenirs elle agit
Dans mes songes éveillés messager elle surgit
Tant de dates tant de lieux tout mon corps réagit
Je regarde un visage enfantin que j’aimais
Je caresse un sourire d’un cousin d’un ami
Je contemple mon berceau sur lequel je dormais
Que de noms pseudonymes femmes et hommes entamés
Même les sages serpents qui égayaient mes journées
Mon ballon dégonflé que mon oncle a déchiré
Quelques vieux vêtement mes jouets façonnés
Quelques gouttelettes, mes larmes, mes chaussures mal cirés
Puis je vois mes chaussettes couleur verte étoilée
Toutes petites et froissées comme mes rêves voilés
Quand ma mère m’invitait à son voyage gondolé
Je rêvais de chausser ces chaussettes et m’envoler
Mais le temps mitrailleur pourchasse nos jours
Nos âges se bousculent ambitieux de grandir
On meurt vite répliquant au revoir ou bonjour
On a tous des ailles pour bafouiller ou bondir
Essayons de voler prenons l’air romanesque
Éloignons de notre ambre vidons nos intestins
Embrassons ce ciel vide courons un peu le risque
Nos stylos sont nos ailes célébrons nos festins
Ce jour tant attendu arrive brusque en fauvette
Ma mère prête attend Que j’enfile mes chaussettes
Mes petits pieds de jadis on grandit prennent facettes
Impossibles de les mettre, je les mâchonne je le jette
Mes cris assourdissants, mes injures mes sanglots
Toute ma haine recouvre, chaussettes, pieds et sabots
De Tant de joie de jadis, surgit peine, des pieds à dos
Ma colère enfantine offense les humains et les cabots
Ces chaussettes vertes étoilées sont mes désirs reportés
Ces chaussettes vertes étoilées sont mes révoltes emportées
Ces chaussettes vertes étoilées sont mes beaux rêves colportés
À tout chacun son grenier, ces chaussettes neuves jamais portées
dédié à Mostafa Houmir pour le remercier de son excellent conte "Coma" mes chaussettes étaient en coma, quand elles se sont réveillées elles m'ont oubliées,,, amour amitié