UNE TERRE DORMEUSE...
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Quand les fleurs du printemps ont recouvert la plaine,
Que le fleuve s’est tu en ses rives sereines,
Il flotte une lourdeur d’inexprimables choses
Comme un parfum salé que les embruns déposent.
Comme une mer de sable tremblent les blés jaunis,
Sur ma terre natale dans les champs infinis,
Et le ciel se dévoile au-dessus des labours,
Dans la lente tiédeur d’un soir de dernier jour.
C’est une terre grasse, belle comme une fille,
En courbes et rondeurs aux senteurs de myrtilles,
Comme un essaim d’abeilles dans une haie de mûres
Les blonds épis craquellent étouffants de murmures.
Elle est une dormeuse au plus haut de l’été,
Captivant le soleil elle demeure en apnée
Aspire les rayons comme la paille l'eau
Dans le pli de sillons elle rêve, c’est beau !