Amour sans fin.
Approche mon amour, un peu plus près, là , tout près, que j’écoute ton cœur parler dans le silence de tes mots, que je sente ton souffle au creux de mon cou, puis, ta main apaisante et caressante sur mon corps attendri. Et mon cœur mon amour, l’entends -tu ? Il ne connaît que toi et depuis si longtemps !! Il veille depuis tant d’années sur notre romance inachevée que cela en est presque indécent. J’ai dialogué avec lui afin qu’il ne souffre pas trop, pas trop, car pas du tout impossible, il me l’a dit. Je lui ai expliqué que : « la vie était parfois mal faite, que là c’était le cas……. » mais il le savait déjà . Pas facile à manœuvrer ce penseur d’amour et j’ai perdu définitivement le mode d’emploi. Pas de tête.
La chienne de vie nous a séparés, et nous avons déjà perdu trop de temps. Un temps passé l’un sans l’autre, à ne pas nous oublier, à nous espérer malgré nos vies parallèles qui nous laissent que des regrets. Et puis cette embellie ou un arc-en-ciel comme tu veux, dans cette romance inachevée, nos retrouvailles, quarante longues années après nous être perdus de vue. Ce jour maudit où tu as disparu, pour prendre le large après avoir « embrassé » la Marine. Et j’ai été dévastée. Je t’avais tout donné, tu m’avais rendu femme, je n’ai pas compris.
Mais qu’il est doux de se souvenir et de pouvoir conjuguer à nouveau le présent et le passé, de rejouer la scène à quatre mains.
Te souviens t-il mon cher amant de notre jeunesse ? Cette jeunesse qui portait tant d’espoir sur des lendemains faits de certitudes, dont nous serions les héros. Pauvres fous que nous étions avec nos cœurs en bandoulière pour tout bagage, et un amour naissant comme unique credo.
Moi je me souviens, c’était hier et c’est maintenant..
Je te revois venir à ma rencontre avec ton sourire carnassier, ta silhouette « petit minet » des années 68 qu’un pull blanc et pantalon sombre habillaient, ton nez légèrement retroussé par un grain de beauté, ta bouche……… . Et puis tes yeux vifs et malicieux, des yeux qui me déshabillaient le corps et l’âme sans vergogne avec l’insolence de Don Juan devant sa proie. Et là , moi je baissais les miens, rosissant de gêne, affolée par le trouble que tu me procurais, prête et pas prête à sauter le pas.
Je revois ce petit bal du samedi soir, seul rendez-vous de la jeunesse à cette époque, les baisers fous et les sorties intempestives entre deux danses, pour aller se caresser un peu derrière l’église, où d’autres nous avaient précédés. Je revois nos pots au « Paris », où nous nous abreuvions de lait menthe, grenadine ou fraise, et nos séances cinéma, où tu choisissais le coin le plus sombre pour pourvoir jouer avec mon corps en toute impunité.
Tu avais pris l’habitude de venir me chercher pour nos sorties du samedi soir, et, un de ces samedis soirs résonne plus particulièrement pour moi . Nous marchions tous les deux la tête près du firmament, constellé d'étoiles, très guillerets je dois dire, ton bras par-dessus mon épaule. Tu t’es tourné vers moi et tu m’as dit dans un grand sourire : « un jour on se mariera tous les deux ». J'ai voulu y croire. La soirée fut belle, très belle car je te sentais sincère. Mais la vie………..en a décidé autrement.
Les années ont passé. Dieu nous a prêté la vie, nous sommes en sursis, en sursis d’amour à nouveau. Pour combien de temps ? Tes cheveux ont blanchi et ton visage s’est orné d’une barbe et de moustaches. Mais j’ai retrouvé intact ton sourire, tes yeux toujours aussi coquins, toujours aussi gourmands, bien que j’ai changé moi aussi. La maternité a transformé ma taille de jeune fille et mes rides parlent pour moi. Je ne suis plus la petite ingénue de nos 18 ans, mais j’ai toujours un petit grain de folie et mon regard en dit long sur mes intentions te concernant. Et puis tu m’as trouvée belle à nouveau en me revoyant, quel cadeau tes yeux qui sont encore le reflet de l’amour d’hier et d’aujourd’hui.
Je ne sais ce qui va se passer pour nous deux à l’avenir, un avenir sombre puisque libres ni l’un ni l’autre. Mais tu l’as dit mon cher amour, « Vivons l’instant présent » Quelle belle revanche sur la vie, nos cœurs à l’unisson à nouveau, cette envie l’un de l’autre, ce feu qui brûle en nous et qui ne veut pas s’éteindre.
Merci mon cher amour.
Michèle 25/02/2012
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La vie est belle il faut savoir l'apprécier.
