VoilĂ que la nuit, je parle Ă mon oreiller,
Vous allez me dire la chose est anormale,
Cependant voyez-vous, je n’y vois aucun mal
Nous sommes ensemble un bon tiers de l’année.
Quand je suis avec lui, il se montre câlin,
Sa caresse est douce comme l’est une main,
Je le sais confident, il ne répète rien,
Il n’y a aucun doute, avec lui je suis bien.
Il connaît tous mes goûts, mes envies, mes luxures
Et s’il ne parle pas car c’est dans sa nature,
Le doux nid qu’il me fait pour épouser ma tête
Est un signe évident qu’il fait là ma conquête.
Quand je rĂŞve de vous, parfois il est jaloux,
Il ne me le dit pas mais alors dans mon cou,
Il installe un bobo sous forme d’une crampe
Et moi, pauvre couillon, je reste avec ma hampe.
Je ne lui en veux pas car sans lui, pas de plumes,
Ma muse s’en irait, et perdu dans les brumes,
Mes poèmes ne seraient jamais publiés,
Pas plus que celui-ci que je viens d’inventer.
Chibani