Malgré les places vides
Il restait debout
Dégarni et usé par le temps
Il voulait tenir tĂŞte Ă ces jeunes robustes
Avec sa tĂŞte grise
Il voulait prouver que debout
Il pouvait tenir
Sur ces genoux
Que rien n’était perdu
Pauvre vieux
Chaque fois il toussait
Je voyais dissiper
Son âme
Il ne voulait pas le reconnaître
Qu’il était temps
Et qui il Ă©tait bon pour les oubliettes
Ben mon vieux
Lorsqu’on est au bout du rouleau
MĂŞme ces jeunes
Dans leur regard
J’y voyais leur pensée
Ils se moquaient en le regardant tousser
Silencieusement l’un lui présageait :
« Je te donne un jour ou d’eux »
L’autre lui disait:
« Adieux ! »
Et s’en allaient croquer la vie
Tant qu’il était temps
À la fin de sa dernière saison
Le voilĂ encore le vieux chnok
Persistant
C’était dur d’admettre
Qu'il’était l’heure
De quitter les lieux
Essayant de se tenir droit
Il Ă©tait trahi
Par ces jambes flageolantes
Soudain, je le voyais
Pris dans un torrent de frissons
Sa main et ses lèvres sèches tremblotaient
Lorsqu’une pin-up en jeans séré
Et les cheveux en broussailles
Se mettait devant lui
Fiévreux, troublé
Et esprit dérangé
Il laissait descendre ces yeux abîmés
Jusqu’à le petit derrière convexe
De la jeune fille
Sensuelle
L’érafla avec ses mèches rebelles
L’attisa et le grisait
Alors que de toux en toux
Il s’estompait
Chaud en sueur, il n’en pouvait plus
La voyant partir
Sans pouvoir la suivre
Il plaignait ces jambes
Qui ne tiennent plus
Misérable vieux
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