« La mer est grise, l’eau est un mélange de sable boueux, les grains ont perdus leur splendeur rayonnante on dirait qu’ils sont devenus des esclaves enchaînés par la terre qui a fait son invasion depuis le jour maudit du tremblement de terre en 1962 ?la terre est secouée arrachée de ces profondeurs n’avait pu galoper jusqu’au sommet des montagnes d ’ « Agadir Ouflla » qui entouraient la ville alors elles sont allées cherchées refuge au près de la mer, mais les grains de sable ripostaient et la terre terrorisée par cette calamité naturelle qui a surgit des profondeurs et qui a anéantit toutes les maisons, engloutit des arbres centenaires qui calmaient la colère des vents qui soufflaient chaque-fois que le ciel s’étouffait et cherchait une respiration douce et fraiche ; c’est ce même vent qui terrorisait la terre qui est venue à son secours pour trouver refuge à côté de la mer, quoique les grains de sables se sont farouchement battus et ont montré une grande vaillance…
J’ignorais que les grains de sable ne pouvaient se marier qu’entre eux ; et que leur mariage se déroulait toujours dans les plus profonds des ténèbres des océans. Hélas je me suis trempé, aujourd’hui j’assiste à leur mariage avec la terre, je dirais même la poussière,,, quelle chance a cette poussière qui souvent se laisser emporter par le vent à la recherche d’un abri, d’un mari, elle ne pensait jamais se retrouver marier au grains de sable et fêter leur mariage au fond de la mer. Quoi que les grains de sable aient tous perdus leur couleur dorée, ils paraissent tous encore plus heureux car ils ont la chance de nager non seulement dans les ténèbres des profondeurs mais ils peuvent aussi nager agréablement tout en se faisant caresser par les rayons du soleil qui les appelle et qui les embrassent avec beaucoup de tendresse chaleureuse. Mais l’eau est noire car la poussière a toujours milité pour que l’expression de sa liberté s’accouple éternellement au deuil….
Quoi que l’eau de la mer soit salée elle ne peut ôter cette couleur noire en jour de noce…
Un brouillard épais laisse apparaître de temps à autre la silhouette des ailes d’un oiseau qui surgit du ciel gris et qui se dirige en atterrissage vers les nombreux cafés qui se trouvaient au bord de la plage offrant aux clients une vue panoramique et ou la mer bleus large et vaste et la montagne dressée tel un ange gardien qui veille sur la ville. Plusieurs touristes viennent chaque année et pendant des décennies pour passer leurs vacances dans cette ville et profiter de la vue qu’offre le café le plus célèbre qui s’appelle jour et nuit.
La femme à casquette blanche suce en pulpant son jus d’orange naturel et laisse froidir devant ces yeux à moitié réveillés son café noir léger. Pensive, tout en admirant le beau paysage, elle fut attirée par le passage de quelques enfants très mal habillés, leurs corps chétifs montrent leur mal nutrition. Ils circulent à travers les tables de bois du café, on appelle ces enfants les enfants de la rue, ils tenaient chacun une petite caisse en bois cachée par un sachet noir et salle, ils regardaient en passant les chaussures des clients en leur soufflant timidement des mots que seuls ceux qui les connaissaient bien pouvaient comprendre sans faire appelle à leur service. Les petits enfants continuaient toujours leur marche hésitante en gardant collé leurs yeux aux chaussures gardés collés au pavé de la terrasse du café jour et nuit.
La femme est toujours assise, elle remue le sucre avec une petite cuillère sagement avec des gestes pleins de délicatesse et de galanterie, tout en regardant disparaître dans le brouillard épais l’oiseau de la mer….
Tous les enfants de la rue qui passent marquaient un arrêt pour admirer le charme exceptionnel de cette belle créature sans se soucier de ces chaussures…elle leur souriait en leur offrant généreusement quelques pièces de monnaie, devant ce geste, tous les enfants de la rue viennent vers la dame et forment comme un demi cercle autour d’elle. La femme touchée par leur présence enlève ses lunettes rondes et noires pour laisser plus de champs à son sourire éclatant qui rayonne son beau visage, il devient de plus en plus large, vaste et libre comme l’étendu de la mer.
Les remerciements s’explosent en langues différentes venant des lèvres serrées et sèches des enfants de la rue. Soudain ils prennent tous la fuite comme se sauve un troupeau de gazelles devant la menace inattendue d’un féroce prédateur. Le sourire éclatant de la belle créature s’éteint brusquement, son visage rayonnant et vaste s’obscurcit en se ré tressant, les lunettes noires regagnent les yeux et les couvrent comme couvre la poussière l’eau bleuâtre de la mer et réduit l’étendu de son champs large vaste et libre…
Deux agents de sécurité font leur apparition guettant la course filante des enfants de la rue qui ne s’hasardent point à se retourner et qui continuent à mâcher en douceur le bruissement magique qu’a laissé le sourire tendre et doux de la femme aux lunettes noires.
Le brouillard épais s’obscurcit de plus en plus, l’oiseau migrateur n’est plus et la mer a pris la dimension d’une tasse de café noir trop salé ….
La plage d’Agadir le : 23/08/2000 Café jour et nuit
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