UNE SIESTE ENFANTINE.....
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Pendant que la chaleur d’un lourd après midi
Tient la maison fermée et les bêtes figées,
Le chien dedans sa niche sommeille, engourdi
Nul être, nulle branche ne bouge dans le pré.
La cour a des vapeurs de soleil accablé
Sur le foin asséché bourdonnent les insectes
Et la tour d’herbe sèche semble alors s’animer
Parfois quelques brindilles se détachent, suspectes
Les volets sont bien clos gardant fraîcheur et ombre
Rien ne paraît vivant, tout vit au ralenti
La pénombre des lieux renvoie le tic tac sombre
D’une pendule en bois à l’heure sans avis.
Les biquettes ont poussé le portail du jardin
Les mamelles gonflées, les deux jeunes gourmandes,
Foncent dans les allées cueillir le frais butin,
Et leurs sabots menus écrasent les plates-bandes
Le soleil au zénith en ce mois d’août désert,
Mêle son odeur chaude à l’odeur de ses fruits
Les raisins peu dorés cherchent encor la lumière
La prune reine-claude éclate de candi.
Le temps s’arrête ainsi sur la cour de la ferme,
Grands et petits s’octroient cette pause enfantine,
Peu importe au dehors ce que le temps réserve
La sieste est un miel doux, doux comme une tartine.