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La mer a ce soir des rêves silencieux,
Ses lames déferlantes ont brisé leurs remous,
Et son armée céleste a éteint tous ses feux,
Elle a plié ses vagues et rangé son courroux.
Tout bruit a disparu l'espace d'une nuit,
Les songes garderont l'amertume de l'âge,
Chaque soir leurs navires emportent les ennuis
De nos douleurs si vives tatouant ses rivages.
Lentement se déploie, froidure solitaire
Une flotte sans âme recherchant son étoile
La tempête s'éloigne en veuve passagère,
Ses rêves illusoires gonflent encore les voiles.
Laissons pour un instant dériver les orages
S'entrouvrir l'horizon qui réchauffa mes yeux,
J'aime encore naviguer au bord de son langage
J'oublierai le chenal qui mèna aux adieux.