Mon amour, partons, partons très loin,
A travers les champs de blé naissant,
Sous la pluie tiède et douce du printemps,
Envahis de verdure, sans chemin
Pour nous ramener à la ville, perdus,
Sauvages comme nos ancêtres, l'âme nue,
Libre d'espace, de temps, de s'aimer
A la source, sous le chant des pommiers.
La Terre est grande, et notre cœur aussi,
Nous pouvons tout engloutir, du ciel
Au magma brûlant qui rejaillit
Des volcans, la vie qui se fait belle
Dans les bras de la Nature fleurie,
Rutile en des milliards d'étincelles ;
La vie court avec les vents d'amour,
Aux murmures de tristesse restons sourds !
Partons, mon amour, partons cueillir
Le bonheur dans les jardins fertiles,
Remplir nos mains d'étoiles volatiles
Qui font briller l'instant, de désirs,
L'instant si doux où nos cœurs se lient.
Marchons dans les plaines, au bord du lit
Des rivières tumultueuses, et toujours
Dans nos cœurs, gardons une terre d'amour.